T'es parti

lune-noire

"J'ai laissé s'envoler, le plus beau papillon que je voulais garder. "

    Je me souviens encore de cette soirée de Juillet 2015. Cette foire. Ce monde. Nos regards croisés, déchainés, insensés. Mon premier amour à quelques pas de moi. Tes yeux dans les miens, l'indifférence devenant une tornade de sentiments.

    Je me souviens de toi, de rien. Du ciel bleu, de la chaleur. De tes yeux dans mon dos, apportant du bonheur. De mes yeux cherchant ton âme, à m'en décrocher le cœur. C'était drôle ce petit jeu, se chercher dans la foule, se perdre, se retrouver. Sourire, faire semblant de n'avoir rien fait. Se comporter comme deux idiots qui n'oseront même pas se parler.

    Je suis rentrée chez moi, impatiente.  Rêveuse. Sûrement déjà trop amoureuse. Mon frère venait de rentrer de ses charmantes vacances, et moi, la seule chose qui me préoccupait, c'était d'aller lui demander si c'est réel tout ça, si c'est possible que tu sois un cœur à prendre, si c'est envisageable qu'on puisse être ensemble.

    Alors, patiemment, j'ai posé mes questions à demi-mots,  jusqu'à avoir la sensation du besoin de parler de toi. Toujours. Sans cesse. Avec amour et délicatesse. Avec tendresse et folie. Jusqu'à ce que dans mes yeux, dans mes faits et gestes, je sois marquée de toi.

    De Juillet à vendredi, tu me faisais vibrer. Chaque fois que je savais que j'allais te voir, je m'attendais à quelque chose de merveilleux. Platonique, certes. Et quand cette course folle de nos yeux désireux se remettait en marche, la seule chose dont j'avais réellement envie, c'était de venir te voir, et te dire que la seule personne à qui j'ai envie de m'ouvrir,  c'est toi.

    Parce que ouais.. c'était le cas, putain. C'était le cas. Et tous ces signaux, les uns à la suite des autres, tu crois vraiment que c'était par pur hasard? Que j'ai trébuché dans tes yeux comme tes yeux sont tombés à la renverse des miens? Que de nos deux âmes, naissait un sentiment puissant, et que tout ça était faux?

    J'ai appris, vendredi. J'ai appris pour toi et elle. Et j'ai continué de sourire. A l'intérieur de moi, tout s'est éteint, tout. Je n'ai pas réussi à aligner trois mots. Je n'ai pas réussi à te détester. Je n'ai pas réussi à être jalouse. Je suis morte en fait. Je suis morte, parce que t'es mon premier amour, et parce qu'à jamais, je voudrais que tu sois le dernier. Je suis morte parce que j'étais de nouveau complètement raide dingue de toi.

    Je suis morte parce qu'au fond,  tu t'es barré avec elle, et moi, oui moi,  je suis sûre que dans trois, dix, ou vingt ans, je serais encore là à me demander quand est-ce qu'enfin, toi, tu tomberas amoureux de moi. Pour toujours et pour l'éternité.

    Je serais encore là à me demander, pourquoi je ne veux pas d'un autre que toi.

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