T'es partie, Louise.

Aly.

Louise,

Je t'écris dans le vide, pardonne-moi d'avance cette stupidité dont je fais part.

Tu es partit depuis déjà deux semaines, deux semaines, c'est pas si long quand on y pense, et pourtant le temps me parait des plus interminable. Peut-être parce que je ne sais pas où tu es, que tu as tout laisser dérrière toi sans rien dire, sans prévenir, tu t'es barré comme un coup d'vent qui fait claquer les fenêtres. Alors moi j'suis là, à t'attendre comme un con, à faire des aller-retour ç la boite aux lettres, comme si d'une seconde à l'autre tu allais m'y laisser une lettre.

Tu me manques Louise. Je ne connais rien des raisons de ton départ, dans mon ignorance et mes regrets, je me dis que tout est de ma faute, que je n'ai pas su te préserver, te garder, te protéger, comme je l'aurais du. J'ai pris ton mal-être pour un jeu, simulant ta propre détresse, je me suis étouffé dans mon égoïsme et mon orgueil. Ne voyant pas plus loin que le bout de mon nez.

Je ne peux pas me permettre de te présenter des excuses, car il est trop tard. Il n'est jamais trop tard, mais il ne faut jamais dire jamais. Et aujourd'hui, tu es partit. Au beau milieu de la nuit, tu as fuis, t'as pris tes rêves en bagage, et tu t'es sauvée. Comme une lionne en cage, t'as couru après ta liberté. Je ne t'en veux pas, je ne pourrais jamais t'en vouloir. Mais je me déteste de t'avoir me laisser filer entre les doigts. J'aurai du faire plus attention.

On ne refait pas le monde avec des ‘si' ou des ‘j'aurai du' ou ces autres conditions. On ne vit pas sous conditionnement, il m'aura fallu toutes ces longues années pour m'en rendre compte, pour me rendre compte que j'ai besoin de toi, plus que je n'ai besoin de personne Louise. 

Bien sur que ce ne sont que des mots à l'encre noir sur une feuille vierge, qui dans la soirée sera brulée. Mais ces mots m'resteront encrés dans la peau.

On peut s'noyer dans une verre d'eau, moi j'me noie dans mes maux.

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