Tes Pleins et Mes Vides #25 - Les Moleskines - Dans Paris

dyonisos

Ces vides ont fait de moi une pourriture. J'en suis désolé, je t'ai aimé Dimitri.

Carnet de voyage numéro vingt-cinq – République - #TesPleinsEtMesVides (et vice versa)


J'étais assis au bord de la falaise à Etretat. Tu te souviens ? Tu me tenais la main et la déposais sur ta cuisse en cherchant de l'affection dans le noir de mes yeux. Tu passais ta main dans mes cheveux noirs, tu me réconfortais de la mort de ma mère. Un grand vide que soudain ton amour comblait. Un trop plein de ton amour dans le vide de l'absence de maman. Au bord du vertigineux vide de la falaise, tu parcourais mon dos avec la pointe de tes doigts. Tu séchais d'un revers de la manche des larmes douloureuses. Tu pleures rarement toi, le chagrin ne trouve pas le chemin de ton cœur.

Quand tu me prenais dans tes bras, s'en allaient mes angoisses, s'en allaient les chagrins. Comme un pansement sur une plaie.

 

Dimitri, tu es de ceux qui dégoulinent d'amour, de ceux qui aiment sans commune mesure, jusqu'à chercher la fusion, à chercher mes vides, mes manques et mes douleurs pour les aspirer, les combler et éteindre mes feux intérieurs. Moi, je me consumais, ivre de drogue et de luxure. La course folle, la fuite en avant. Toi, tu brûlais d'envie de me guérir.

 

Je ne sais vivre seul. Le vide me bouffe. Les manques vont ronger jusqu'à me faire disparaitre. Je suis condamné à chercher en les autres ce que mon corps ne peut me fournir. Un gouffre d'amour. Sans cesse en demande d'être nourri et qui engloutit malgré lui et sans relâche l'énergie bienfaitrice de ses amants passagers.

 

Ces vides ont fait de moi une pourriture. J'en suis désolé, je t'ai aimé Dimitri.

 

A suivre

 

Carnet de voyage numéro vingt-six – Porte de Bagnolet - #DuSourireAuxLarmes

  • "Je suis condamné à chercher en les autres ce que mon corps ne peut me fournir. Un gouffre d'amour. Sans cesse en demande d'être nourri et qui engloutit malgré lui et sans relâche l'énergie bienfaitrice de ses amants passagers." Bien secouée par ce passage surtout. L'ensemble est magnifique, de toute façon.

    · Il y a presque 10 ans ·
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    ellis

  • Des vides que l'écriture rend si vivants... Là où l'intimité prend chair dans les mots et vibre par tes sentiments....
    Cela va sans dire que je suis toujours fan !

    · Il y a presque 11 ans ·
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    bleuterre

    • Merci Bleuterre pour toute l'assiduité que tu manifestes dans la lecture de ces carnets. Je suis toujours très attentif aux traces que tu laisses ici ou là! A très vite ;)

      · Il y a presque 11 ans ·
      Mondrian cubo grande

      dyonisos

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