The Smiths is not dead

Quel est le lien entre Alain Delon et les Smiths ? L'album The Queen is Dead, bien sûr, où figure sur la pochette l'acteur français.

The Smiths est un groupe anglais aux diverses sonorités, puisant dans le rock indépendant des années 80 du Royaume-Uni, et qui dura cinq ans – de 82 jusqu'à la séparation en 87. C'est d'abord un duo mythique, celui du guitariste Johnny Marr et du chanteur et parolier Morrissey, au sein d'un quatuor. Ensuite, c'est une musicalité à l'identité bien marquée. Et, enfin, un album incontournable : The Queen Is Dead.

Précédemment, il y avait eu deux autres albums : le premier, The Smiths, en 1984, album plutôt monocorde mais tout à fait appréciable, puis le très bon Meat is Murder en 1985 dans lequel figure un long titre aux accents funky « Barbarism Begins at Home » et politiquement engagé. Un an plus tard sort l'incroyable The Queen Is Dead, modestement apprécié et étant pourtant, sans aucun doute, le meilleur album qu'ils ont produit en cinq ans de temps, et l'avant dernier de leur carrière.

L'album se ponctue d'émotions plus contradictoires les unes que les autres. Il commence avec la chanson éponyme de l'album, « The Queen Is Dead », rythmée en cadence avec le ton religieusement ironique que prend Morrissey. Ensuite, invariablement, ils nous font passer d'un « Frankly, Mr Shankly » entraînant, tirant quelque peu sur le rockabilly, à un sublime et mélancolique « I Know It's Over ». Et c'est ainsi tout au long de l'album. N'oublions pas de passer par l'immanquable « Bigmouth Strikes Again » où l'on entend, en arrière-plan, une voix aiguë qui était en fait celle de Morrissey lui-même.

Passant de l'obscur à la lumière avec une extrême fluidité, l'album The Queen Is Dead nous offre une écoute surprenante et à jamais merveilleuse. Et c'est pourquoi il est aujourd'hui un classique inévitable, balayant tous les critères positifs qu'un album devrait toujours posséder.