The Smiths - The queen is dead

Dès l'écoute de la première chanson, The queen is dead, on pensait à l'époque être dans la continuité du style Post-punk du déjà excellent, mais plutôt convenu, Meat is murder. Puis vint Frankly Mr. Shankly, mélodie sautillante, sorte de bluette easy listening.

Là, la première impression fut alors brutale, comment les Smiths pouvaient se moquer de nous à ce point là et nous servir cette soupe, alors que nous avions faim de rock pur et dur. La suite de l'album, hormis Bigmouth strikes again, confirmait ce sentiment et il fallut du temps avant d'accepter de reposer à nouveau ce vinyl sur une platine.

Lors des écoutes suivantes, on se surprenait à dodeliner de la tête sur ces morceaux entrainants et à essayer de comprendre les paroles des chansons, sans toujours capter le sens de l'humour de Morrissey. Avec le temps, ces mélodies pourtant douces agirent comme une drogue dure sur nos organismes, nous transformant en junkies de la pop. On ne voulait plus écouter le premier morceau qui nous rappelait trop l'ancienne version des Smiths pour se délecter uniquement de la musique que nous avions honni initialement.

Avec ce petit chef-d'œuvre, les Smiths ont posé pour l'éternité une des pierres angulaires de l'histoire du rock… et de la pop, influençant par la suite des dizaines d'autres groupes. The queen is dead a fait l'objet, depuis lors, de nombreux hommages ou reprises par des groupes de renom tels Placebo, Supergrass ou Therapy?.

Les tiraillements incessants entre Johnny Marr et Steve Morrissey mettront malheureusement fin, en 1987, à la carrière de ce groupe mythique. (10)