Tissu social, la vie 2.0

venise3


On se rencontre,

On se croise,

Et on tisse des liens

Parfois fragiles.

Fils de soie,

La trame des sentiments

Parfois s'effiloche.

Trouée aux mites,

Elle laisse passer l'oubli.

Un tissu cela s'entretient,

C'est délicat,

Ça se lave à la main,

Cela se caresse,

Cela s'adoucit.

Certains mots

Fabriquent une étoffe précieuse

Indestructible

D'autres sont comme une chaude polaire

Qu'on pose sur une épaule amie.

D'autres qui semblaient si solides

Ne résistent pas à l'usure.

Une trame vite bâclée

Comme dans ces ateliers

Où l'on fait trimer des enfants.

Aucune solidité,

Au premier vent mauvais

Un rien les déchire,

Les fait partir en fumée.

Il faut être deux

Pour tisser le lien

Je m'attribue ma part

De responsabilité

Dans ce silence,

Ces malentendus qui s'installent

Et qui peu à peu nous éloignent.

A trop taire mes fêlures intimes

Je comprends que l'on se décourage

Et que l'on passe son chemin.

Ou au contraire parfois,

Je suis trop là,

Excessive,

Ecorchée vive

Je tente de ne plus jeter en pâture

Mes blessures.

Cela ne réussit pas toujours

Le flot des mots est compliqué

A endiguer.

Heureusement,

Il demeure

Des rares

Qui ont le secret,

Savent comment tisser.

Ceux là marchent à l'instinct,

Le cœur sur la main.

Ils savent …

Et c'est pour eux que je suis encore là,

Grâce à eux si je n'ai pas encore

Définitivement clos

Ces espaces

Où je laisse mes traces.

 

 

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