Tombe du passé

slive

 

Je dois avouer que cela faisait maintenant quelques mois que je n'avais pas été sur la tombe de mon passé, doctrine de mon présent, du jour au lendemain j'ai décidé de l'abandonné avec mon sommeil et le maitre-chien qui tenait en laisse ma douleur depuis ma tendre enfance. Mais le manque devenait de plus en plus puissant, plus fort que moi et il fallait que j'y retourne. Maintenant que j'y suis à nouveau, je n'y vois que des cadavres corporels et psychologiques. D'un côté de la tombe, Mon Sommeil, faisant les cents pas, devenu fou, répétant inlassablement il faut garder la tombe intacte, je ne dois pas l'oublier non non je ne dois pas faut pas l'oublier non, non surtout pas oublier De l'autre, mon garde-fou, dont les insectes tente de grignoté le peu de chair qu'il semble rester. Ma tombe est magnifique, toute brillante d'ivoire. La tombe est aux milieux d'un immense terrain ou l'herbe est verte et le ciel bleu laisse pleuvoir une pluie fine. Scintillante, aux milieux de cette solitude, elle apparait comme une évidence et éloignerait les plus curieux. Je restai à regarder mon sommeil quand, à la foi comme une crainte et une évidence, apparut derrière moi l'Autre. Cet autre qui avait, pendant si longtemps, était enfermé dans mon esprit.

-Une tombe pour tous ses corps. Un leurre d'une grande envergure. »
-Je pensais t'avoir enterré avec le reste des corps. »
-Si tu m'enterre qui refermera le trou ? »
-Je. »

Nous restâmes des heures, des jours, durant devant cette tombe sans un mot ayant pour seul musique celle des répétitions du sommeil. Ils m'observaient, sans froideur, comme une ombre. Lorsqu'il est là c'est comme si je me voyais de loin, comme si je n'existais plus. Mon esprit prend place dans l'ombre pour se protégé de la lumière, se protégé de la vue de tous, enfermé dans un monde qui n'a comme seul occupation la torture de l'esprit.

-Pourquoi es-tu parti si longtemps ? »
-Cela ne fait que quelques mois. »
-Huit mois, dix jours, quatre heures, cinquante-quatre minutes et huit secondes. »
-Je veux tirais un trait sur tout ça. »

A ces mots il m'empoigna violement, m'allongea sur la pierre tombale, m'immobilisant par le sommeil et me gueula « TIRAIS UN TRAIT SUR QUOI ? CE TERRAIN VAGUE ? REGARDE AUTOUR DE TOI ? SERAIS-TU ME DIRE PAR OU TU ES ARRIVER ? TOUT AUTOUR DE NOUS IL N'Y A QUE LE CORPS DE TES SOUVENIRS ET DES GENS A QUI TU AS FAIT CROIRE EN L'AMOUR ! » Il attrapa une pelle et continua, plus calmement « Alors on va jouer à un jeu car il me semble que tu n'es pas très bien compris ce que tu laisses ici. » S'approcha de mon visage, les yeux grand et le sourire en coin. Sa voix était suave et son visage était le mien « Il n'est pas bon de perdre la mémoire. Je t'aime, je nous aime, je vais te rappeler que tu n'as pas payé ta dette pour ce que tu nous as fait subir, A NOUS LES PUTAINS DE PARTIES DE TON ESPRIT ! LE SOMMEIL EST DEVENU FOU, TON CHIEN DE GARDE N'ATTEND QU'ÊTRE RONGER PAR LES VERS ! ET LA MORT ELLE-MÊME EST VENU T'AIDER JADIS ALORS RAPPEL TOI POURQUOI ?! Pour t'apprendre à gérer la douleur, pas l'oublier LA GÉRER ESPÈCE DE CONNARD ! CAR ON EXISTE POUR CA ET SEULEMENT CA ! ET JE RETOURNERAI PAS DANS TA TÊTE ON M'Y A ENFERME UNE FOI JE ME LAISSERAI PAS FAIRE A NOUVEAU JE ME BARRER PAS TU M'ENTENDS ?!!! ».

Il creusa, encore et encore et encore il retourna la terre, comme si il cherchait quelque chose en particulier. Tant de corps, tant de moment et qu'une seul pierre tombale. Il s'assit sur le sol, entre quatre cercueils dont un vide avec un nom inscrit à l'intérieur « Qui est-ce ? »

-Non, je ne jouerai pas à ce jeu-là. »
-Qui. Est-ce. »

Quand j'imaginai mon esprit, j'ai toujours eu tendance à croire qu'il était empli d'honnêteté envers moi-même, mais le dégout devant lesquels je faisais face me tué un peu plus. « Ami ne me fait pas ça, je te reprendrai, je te promets de ne jamais plus t'enfermai mais par pitié ne m'oblige pas à faire ça, je t'en supplie pas Elles, surtout pas.. »

-QUI SONT CES FEMMES ?! »
-NON ! »
-QUI SONT-ELLES ? ! »
-C'EST MARIANNE, ELODIE, DEBORAH ET ALEXIA TU ES HEUREUX ! CES FEMMES SONT MARIANNE, ELODIE, DEBORAH ET ALEXIA ! »
- DIS-MOI POURQUOI ELLES SONT LA ? ! ! POURQUOI ET JE TE FOUTERAI LA PAIX POURQUOI ? ! »
-MARIANNE ET LA PARCE QUE JE L'AI LÂCHEMENT ABANDONNE PENSANT QUE JE N'AVAIS PLUS RIEN A FAIRE AVEC ELLE ALORS QUE C'ÉTAIT TOTALEMENT FAUX ! L'AMITIER QUE JE LUI PORTAIS ÉTAIT SI FERTILE QU'AUCUN TEMPS FERTILE AURAIT PU L'ASSÉCHER ET ENCORE AUJOURD'HUI JE L'AIME COMME HIER ! JE SUIS PARTIE PAR ARROGANCE ! PAR BÊTISE ! JE ME TROUVE DES BÊTISES MAIS C'EST L'ORGUEIL QUI AURA TUE TOUT CE QUI M'A RATTACHER A ELLE ET QUE LE DIABLE M'EMPORTE SI IL SE PASSE PAS UNE SEMAINE SANS QUE JE DAIGNE PENSAIT A ELLE !
ÉLODIE EST LA CAR JE L'AI FUI A LA SECONDE MÊME OU ELLE M'A AVOUÉE SES SENTIMENTS, SENTIMENTS QU'ELLE AVAIT, JE L'AI QUASIMENT FORCER A L'ADMETTRE CONNAISSANT MA PHOBIE ET JE SUIS PARTIE COMME UN ENCULER PAR PEUR DE LUI FAIRE DU MAL ALORS J'AI DÉTRUIT PETIT A PETIT CHAQUE SENTIMENT ET ATTACHEMENT QU'ELLE AVAIT POUR MOI ET JE N'OSE MEME PAS REFAIRE UN PAS VERS ELLE ALORS QU'ELLE AVAIT BESOIN DE MOI ET MOI JE NE PENSAI QU'A MA DOULEUR !
-QUEL DOULEUR ? ! »

Celle d'Alexia, celle que j'ai créé et nourrit pendant des années. Elle m'aimait comme on aime qu'une foi, ami, femme, mère elle remplissait ce que le néant s'acharne à détruire chaque jour. Solitude, tristesse disparaissait à l'écoute de sa voix et je ne m'en rendais pas compte car j'étais trop occupé a observé le fond de mon verre et le sourire des autres filles. Elle était comme acquis, elle était comme vivante, elle avait pris ta place et c'est derrière elle que je me cachais pour crier ma haine, elle l'entendait, ce prenait les coups de mes dégouts et de mes rages. Quand je pensai à elle j'oubliai qu'il y avait une époque où je ne l'avais pas connu. Je l'aimai comme un fou, mais je n'en avais pas conscience et je l'ai brisé, tué et maintenant je pleure chaque jour son manque. Le sommeil étant devenu fou, dès que je ferme les yeux je ne vois que mes vérités crevé dans l'inconscience collective : j'ai toujours mal et le fait que je ne suis pas revenu ici, que j'ai tourné le dos à toute les autres douleurs c'est de sa faute. Je me pardonne, absurdement toute les douleurs de mon existence, pensant que celle-ci est la plus grande et que je la mérite.

-Alors que … ? »
-Alors que… Que si on y réfléchit bien étant la plus grande cicatrise elle représente ce que j'ai perdu de plus chère, elle représente donc la plus grande raison de rendre mon geste impardonnable. D'où la tombe de Déborah… »
-Approfondi. »

J'aime Déborah, au moins autant qu'Alexia, mais comme je l'ai fait avec Alexia je suis incapable de lui montrer car je n'apprends pas de mes erreur je les subits et elle les subits. Je juge bêtement que le fait que je souffre et que je suis obsédé par chaque cercueil présent ici fait que j'ai appris, alors qu'apprendre serait justement de faire la part des choses. Comme Alexia a subit ma rage, Déborah subit ma tristesse. Je vais finir par la perdre de la même manière et l'horreur du monde ne sera rien le jour ou la douleur du manque d'Alexia se liera à celle de Deborah. Ce jour-là je crierai ma haine envers moi dans l'eau et personne ne m'entendra, on me regardera simplement en pensant que j'ai enfin décidé d'en finir. Alors que je n'en aurai plus le droit.
Je dois apprendre à vivre avec ma douleur, seul, et apprendre de cette dernière, ce jour-là tu t'endormiras sans l'aide d'aucune femme, le sommeil reprendra sa vigueur et la mort du garde-fou ne sera plus un vrai danger pour les gens qui me côtoie.

-Je suis fatigué, Slive, cette torture de l'esprit me fatigue autant que toi. Mais je ne peux pas te laisser abandonner tout ça, toutes ces choses. Je veux que tu les dompte, comme on a appris à tant de gens de le faire. On en a aidé des gens, cela ne veut pas dire que les femmes qui nous aiment doivent subir. On souffrira toute notre vie, ce n'est pas pour autant que les gens doivent en pâtir. Alexia, Marianne, Elodie, Kira, Ophélie, Jennifer, Dream's, Agathe, Rachid, Fifi, Nos grands-parents, notre mère et j'en passe… ils me manquent tous horriblement, il faut savoir ne jamais les oubliés et modelé cette douleur et ne pas la laisser débordé si cela doit faire souffrir. J'aime aussi Déborah, et je te tuerai si ce cercueil doit être remplit. Maintenant que comptes-tu faire ? »
-Rentrer dormir. Tu viens avec moi ? »
-Oui. »

Nous allâmes raisonner le sommeil, l'Autre vola la laisse, l'attacha au coup de ce dernier et le maitrisa assez pour qu'il puisse reprendre le minimum de son service et nous rentrâmes. L'esprit, calme et froid.

-Dit, maintenant, on fait quoi ? »
-Après avoir dormi on va chercher après une personne qu'on n'a jamais vue pas loin de la tombe du passé. »
-Qui ? »
-L'avenir. Il doit s'être reclus dû à l'abandon, il ne va pas être simple à trouver. »


  • J'ai adoré ce texte. L'atmosphère, et tout simplement l'histoire. CDC

    · Il y a presque 10 ans ·
    Weekendplansnewest

    mlleash

    • J'ai jamais eu autant peur de posté un texte, il est de loin le plus honnête et personnel qu'il m'est était donné d'écrire, j'avais peur qu'il soit incompréhensible au yeux de personne qui n'ont pas participé à agrandir le cimetière ou ceux qui y ont leurs place.

      · Il y a presque 10 ans ·
      Img022

      slive

    • On met toujours un peu de soi, dans un texte. Parfois, c'est foireux, parfois non. Mais on ne peut pas s'en empêcher. Toi, là, c'est pas foireux du tout. C'est authentique. De là viennent les frissons, tant recherchés par les auteurs, que par les lecteurs. C'est toujours effrayant de se foutre à poil comme ça, mais c'est très délivrant aussi.

      · Il y a presque 10 ans ·
      Weekendplansnewest

      mlleash

  • une Marianne qui passait par là.....:) Pour moi ce texte est une introduction...me tromp-je ?

    · Il y a presque 10 ans ·
    Marianne orig

    ecriteuse

    • J'aimerai répondre que oui, mais comment le savoir ? Si la suite n'est qu'une page blanche, rien n'indique que j'arriverai à les remplir.

      · Il y a presque 10 ans ·
      Img022

      slive

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