Ton thème et ta boue

dechainons-nous

Tu m'as donné ta boue je la transformerai en or ( Baudelaire en un temps fracturé)

Ce midi j'ai souri, rassurez vous j'ai vite repris le dessus et arrivé à faire tangenter mes lèvres dans la limite du raisonnable. J'avoue avoir dérivé de ma ligne de conduite et mordu à l'extérieur de mon champ de définition usuel.

 Point de parabole dans ce que je raconte, j'étais parti déjeuner seul, histoire de mettre mon esprit au vert, en l'oxygénant d'un verre de rouge.

Je m'étais installé dos à la véranda en vers et contre tous bien décidé à observer mes concitoyens, à comprendre pourquoi rien ne changera ici­ bas.

Les infos de ces dernières semaines trottaient pèle mêle dans ma tête, les facs sont à nouveau occupées et rendues difficile d'accès par celles et ceux qui voudraient qu'elles soient ouvertes à toutes. Capitalisation du savoir par une jeunesse en mal d'un juste bonheur et de simplicité qui se portent au secours de leurs parents.

Un président qui voudrait faire bien et ne fait pas bien « faire ce qu'il a dit qu'il ferait » nous dira t'il ! des paysans la mort dans l'âme qui abreuvent leurs sillons et sont retournés garder leurs bêtes. La politique de l'oignon qui s'engonce dans ses couches de médiocrité déroule le tapis d'un climat incertain.

L'économie semble aller mieux mais elle hésite et tourne en rond, le Nasdaq et le Nyse ondulent au rythme des tweets de l'oncle Sam. Les US sont à l'écoute de leur nostalgie « manu militari » et à force de fractures internationales cherchent quelle nouvelle tête de turc dictatoriale vont ils shooter pour terminer de construire la muraille sino-moscovite et laisser mourir à petit feu les champs pétrolifères du moyen orient qui devra lever le voile sur ses intentions nouvelles.

Tandis que les fonds d'investissement viennent miser sur la vieille Europe qui n'en finit pas de jouer le phœnix de ces autres et laisse couler la misère du monde. Une nouvelle peste s'exhume de la Nomenklatura ouvrière et fait vaciller les certitudes incertaines de la bienséance.

Les analyses multi variables ont aussi leur limite et dans cet intervalle de temps me revenait ce titre « non, non rien à changer ... » moi tout petit je ne rêvais pas d'un monde meilleur je voulais juste déjeuner en paix.

A la table de droite ma voisine toute rondouillette dégustait sans vergogne une tranche de rillettes, sa poitrine opulente ondulait au rythme du discours qu'elle tenait à son amie, ses courbes dérivaient les harmoniques d'une sinusoïde parfaite, elle riait jusqu'au bout de ses yeux, elle était tout simplement désirable, je souris une première fois.

Dans leur tour d'ivoire les GAFAM caracolent et dégringolent dans les cotations depuis trois ou quatre semaines alors que l'héritage de l'idole des jeunes ne cesse de pourrir le lisier du sordide de notre société. Le prix du pétrole était orienté résolument à la hausse depuis la grande dégringolade de 2014. Il y a dix ans l'ensemble des économistes de la planète nous avaient prédit un prix plancher à 110$ issu d'un savant calcul basé sur les coûts de production du schiste, éclairant ainsi les politiciens de cette lumière noire, depuis ils sont partis compter en silence les moutons dans les plaines de l'Anatolie.    

Le fer de lance des hauts fourneaux de notre Lorraine n'est plus qu'un lointain souvenir emporté sur les rails de la locomotive de la splendeur de notre industrie sacrifiée en combats d'arrière garde. Putain ! Arnaud pourquoi n'as tu pu botter le cul à la fourmilière, notre Marianne valait bien cette salope d'Europe ou ces indiens mal emplumés. Un monde nouveau attendait ce signal de départ.

A la table de gauche un homme et sa mère ou peut être une relation Trans générationnelle grégaire, discutaient posément. La vieille dame rabougrie, aux cheveux éparses, à la peau flétrie comme une pomme de terre ayant attendue trop longtemps le chaland dans son étale levait ses yeux émerveillés vers l'homme, ravie d'être toujours de ce monde et profitant de l'instant présent. Je souris une deuxième fois.

Non, non rien a changé et je ne changerai rien moi non plus, je n'aime pas mon sourire, je suis contrarié, récession et croissance sont les alternances des cycles économiques qui prennent naissances au gré des révolutions industrielles et technologiques avec pour seule constante de l'intégration de tous ces petits riens : l'accroissement des écarts de pauvres types d'une frange de population envieuse d'une minorité qui la paupérise.

Pareto n'est plus, 0.7 % de la population détiendrait 41% de la richesse mondiale, Louis XVI en précurseur en perdit la tête pour une régression qui n'est que le reflet de la condition humaine liée à sa socialisation et qui ne cesse de continuer son hégémonie macrophage.

La serveuse qui prépare la table d'en face me tourne le dos et se penche en avant pour la dresser. Son pantalon noir en tissu léger lui moule avantageusement son postérieur, j'aperçois la fine marque du relief du galon en dentelles de calais de son shorty, j'en imagine les couleurs moirées parme et mauve contournant et exacerbant les galbes de sa chair fauve.


A coup sûr la passementerie est un champ de connaissances que j'ai indument laissé en friche.

 Je souris de nouveau

Lcm

  • Subtile analyse avec un soupçon de nostalgie douce-amère ! :o))

    · Il y a plus de 5 ans ·
    Photo rv livre

    Hervé Lénervé

    • Merci, plus de la lassitude que de la nostalgie mais cela ne change rien à l'affaire.

      · Il y a plus de 5 ans ·
      Chainon manquant

      dechainons-nous

  • Je souris

    · Il y a plus de 5 ans ·
    1338191980

    unrienlabime

  • Tu devrais écrire plus souvent... pourquoi pas sourire aussi
    :)

    · Il y a plus de 5 ans ·
    Tyt

    reverrance

    • Oui rire jaune c'est quand même sourire !
      Heureusement que tu es passée car tenir une permanence sans voir personne c'est un peu chiant.
      Si tu à un autre site un peu plus vivant, je suis preneur.

      · Il y a plus de 5 ans ·
      Chainon manquant

      dechainons-nous

    • Reponse en mp

      · Il y a plus de 5 ans ·
      Tyt

      reverrance

    • C'est vrai que le site se sclérose ! Même moi qui ne m'aperçois de rien en général, je commence à m'ennuyer ! :o))

      · Il y a plus de 5 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

    • Cela manque un peu d'enthousiasme et de dynamique, peut être qu'il y a trop de textes qui ne permet pas de s'arrêter suffisamment sur chacun d'eux.

      · Il y a plus de 5 ans ·
      Chainon manquant

      dechainons-nous

    • Il croyait cela impossible alors il l'a fait.... te reste à l'inventer... ;)

      · Il y a plus de 5 ans ·
      Tyt

      reverrance

    • Heu ! pas compris !

      · Il y a plus de 5 ans ·
      Chainon manquant

      dechainons-nous

    • Te reste à creer le site qui te convient ;)

      · Il y a plus de 5 ans ·
      Tyt

      reverrance

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