Tromperie

- Oui, monsieur ?

- Vous me reconnaissez ?

- Je devrais ?

- Oui ! J'ai été opéré dans votre établissement en 1988.

- C'n'est pas d'hier.

- A peine du siècle dernier, vous devriez avoir des fiches anthropométriques avec un trombinoscope, pour un bon accueil à l'accueil, quand même !

- Bon, quel était le nom du chirurgien ?

- Justement, c'est là, le problème. Il n'était pas chirurgien, il était brancardier.

- Pardon ?

- Celui, qui pousse les brancards, quoi ?

- Merci, je sais ce qu'est un brancardier.

 - C'est moi, qui lui ait demandé de m'opérer, car j'avais trop mal.

- Dans ce cas, tout va bien.

- Non ! Ça ne va pas bien du tout, justement et je viens pour demander des dommages et intérêts compensatoires pour handicape dans mon métier professionnel.

- Des suites à l'opération chirurgicale.

- Non ! Pour usurpation d'identité.

- Mais puisque vous étiez au courant.

- Justement non ! Car il m'a menti, il n'était pas brancardier, c'était un patient comme moi, qui s'emmerdait en convalescence, alors il poussait des brancards comme d'autres poussent la chansonnette.

- Ah, non ! Les patients n'ont pas le droit de s'opérer entre eux. C'est formellement interdit par le règlement intérieur de l'Hôpital. Aucune indemnité compensatoire ne peut être exigée!

- Ah, je m'en doutais bien, que vous alliez encore vous défausser pour cette amputation abusive des membres supérieurs pour soulager un panaris au pied.