Trop.

Même si ce que j'exprime termine sa course dans un abîme, ou que seul mon propre écho m'en revient, je veux dire ce que je ressens. On ne peut forcer personne à nous aimer, mais exprimer ses sentiments n'en est pas pour autant interdit. Surtout que ce que je porte en moi est immense et prend toute la place dans mon cœur. Parce que l'amour n'a aucune limite. En tout cas, il n'en a aucune dans le mien. J'aime intensément, passionnément, démesurément, profondément. Trop vite, trop fort. Trop. Oui, je t'aime trop.  

Cette démesure pourrait être une bonne chose ; mais pour ça il faudrait que l'on soit tous les deux démesurés. Seule, je me sens seulement démesurément stupide. Ces si belles et grandes émotions me font me sentir en vie tout autant qu'elles me tuent. Elles prennent toute la place, broient mes entrailles, m'étouffent. Je suffoque. Perdue entre la beauté et la laideur, le bonheur et la peine, cet amour pour toi et cette haine de moi.  

Est-ce que tu m'aperçois lorsque tu t'endors ? Car je sais que c'est toi que je vois chaque fois que je ferme les yeux. J'aimerais tant que tu me dises que je ne rêve pas seule...