Tu te souviens, j'en suis sure. Seulement, y penses-tu ?

mooona

J’aimerai simplement te retrouver. Pour qu’on vive encore comme ce fameux soir.  Tu te souviens ? Oui surement, tu ne peux pas oublier.

J’étais conne et pourtant je t’ai plu. C’est drôle… je suis venue vers toi pour te demander de défaire le nœud d’un ballon de baudruche.  Tu devais te demander pourquoi mais tu n’as pas posé de questions. Tu as essayé de le défaire, en vain, tu n’as pas réussi. Et puis finalement, on l’a laissé s’envoler dans le ciel sans vraiment faire attention de la direction dans laquelle il partait. Nous on savait ou on allait.

Je ne te connaissais pas et pourtant…on ne s’est plus lâchés ce soir-là. On s’est échangé nos vies, quelques bribes de celles-ci racontées l’un à l’autre. Tu avais deux ou trois années de plus que moi. Tu semblais un gars plutôt sans histoires jusqu’à ce que tu évoques furtivement certains de tes ennuis rencontrés  avec les forces de l’ordre. Ces enfoirés tu disais. Mais tu étais gentil. Un gentil méchant. Ou un méchant gentil je sais pas. J’étais folle et je voulais qu’on vive n’importe comment en faisant n’importe quoi. En s’enfoutant de tout. Parce que je savais que le matin venu, la magie aurait disparu.

J’voulais pas qu’on perde de temps, qu’on vive sans s’arrêter, qu’on vive à fond. Mais tu m’as dit que tu pouvais pas faire le con, t’étais surveillé, fallait que tu te tiennes à carreaux.  Tu m’as emmené chez toi, tu te souviens ? c’était même pas chez toi à la base. Ton pote dormait dans la chambre et nous on gueulait dans le salon. Et puis dans le couloir, je me suis arrêtée contre le mur et j’ai fait semblant d’être triste. Alors tu m’as embrassé.

Quand je ferme les yeux, je nous vois encore, je ressens exactement ce que j’avais ressenti à ce moment-là. Au début quand tes lèvres ont touché les miennes, j’ai pas compris. Je me suis juste dit : "Et là, qu’est-ce qu’il fait ?" Et puis j’ai oublié le temps, ta bouche contre ma bouche. Après on est retournés dans le salon, à la fenêtre, on regardait dehors quand le voisin du haut, complètement arraché, nous a balancé des radis en nous hurlant bonne année. On a ri, en rattrapant les radis et en s’embrassant.

On est sortis dehors et je t’ai emmené partout, je te tenais par le bout du p’tit doigt et tu me criais que j’allais trop vite. Qu’on avait le temps. Alors comme pour ralentir ma course, tu m’as entouré de tes bras, tes mains posées sur mon ventre,  on a avancé, comme ça. On a fait toutes les rues. J’aimerais simplemennt te retrouver. Pour qu’on vive encore comme ce fameux soir. Je me souviens tu me disais tout le temps : Pourquoi tu mens ?

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