Twenties: New-York (Part. 2)

Assia B

Si nos rêves ne nous font pas peur, c'est qu'ils ne sont pas assez grands...

... Après avoir enchainé les petits boulots et mis de côté le moindre centime de ma bourse universitaire , je me lançais enfin, seule, la peur au ventre mais des étoiles plein les yeux, à la conquête de cette ville que j'aimais tant. 

Je voulais profiter de l'expérience au maximum. A peine arrivée à JFK, je me sentais déjà chez moi. Je récupérais mon sac et me précipitais vers le AirTrain afin de rejoindre le centre le plus rapidement possible. J'avais réussi à trouver un studio dans Manhattan sur le site AirBnB, plus exactement situé à East 65th Street. Un appartement de designer comme le suggérait l'annonce, idéalement situé, et dans lequel je me suis immédiatement sentie bien. Quarante minutes plus tard, le propriétaire, Theodore, m'accueillait, me donnait quelques recommandations, et je partais enfin à l'aventure. 
Les émotions qui m'envahissaient alors que j'arpentais les rues de la ville étaient incroyables : mon admiration devant la Statue de la Liberté, ma tristesse au Memorial du World Trade Center, la tranquillité de Central Park, et, surtout, la magie de Time Square où je finissais ma visite touristique. Alors que je me tenais au milieu de ces gratte-ciels, ces écrans, de tous ces gens, je me mis à pleurer de joie : je l'avais fait. J'avais réalisé mon rêve et je ne m'étais pas trompée. New-York était la ville que j'imaginais. C'est là qu'était ma place. 
Je suis restée une bonne demi-heure à baigner dans cette atmosphère si particulière, avant d'enfin rentrer me reposer après cette journée bien chargée. 
Les jours qui ont suivi ont été l'occasion de découvrir la vraie vie New-Yorkaise : magasins vintage, expos, restaurants... Et puis ce petit café de l'Upper East Side, sur Lexington Avenue, qui a bouleversé ma vie. 

Alors que j'y prenais un Chai Latte en compagnie de mon MacBook, absorbée par mes mails concernant mes résultats du concours de Médecine, le serveur se présenta à nouveau à ma table, un cupcake Red Velvet à la main. "This is from the guy right there, he asked me to bring you this." Je tournais la tête vers la direction indiquée et aperçus un très beau jeune homme, me souriant et attendant ma réaction. Troublée, jamais abordée par qui que ce soit à Paris, j'essaye de reprendre mon sang froid et lui fait un signe de la main en guise de salut. Il ne lui en fallut pas plus pour se lever et s'asseoir à ma table. Ses cheveux bruns aux boucles définies, ses yeux noisettes aux reflets verts, un début de barbe, la fossette de sa joue droite, sa bouche rosée et pulpeuse, les premiers mots qui en sortaient m'ont tout de suite engourdie. Jamais je n'avais ressenti cela auparavant. Il n'y avait alors plus que lui et moi. 

Signaler ce texte