Uma casa portuguesa

edna

Road-trip Londonien

Le pitch: Amalia, jeune artiste-peintre de Notting Hill, s'engage dans un road-trip à bord de la Twingo pour rejoindre son ex petit ami, Sushil, trader à Canary Wharf. Sushil vient de recevoir une proposition de poste à New Delhi et s'apprête à partir le soir même. L'action se déroule sur une journée, un dimanche chaud et tourbillonnant d'août, où l'activité de la ville bat son plein.

1. Amalia sort de chez elle. Sa colocataire, du haut de leur maison de Westbourne grove: «Amalia, tu as intérêt à me la ramener en bon état et évite Hyde Park Corner, tu vas restée coincée». Amalia roule le long de Portobello. Elle branche son smarphone (plan sur la planche de bord) et chante, émue, Uma casa Portuguesa. Ce Fado, qui parle d'une maison à soi, avec pain, vin et bras nous attendent, lui rappelle Sushil.

2. Elle n'avance pas à cause du Carnaval: défilés de danseuses brésiliennes, fanfares et touristes s'empiffrant de grillades bon marché. Elle en profite pour se maquiller (plan sur l'intérieur de la voiture). Sa belle twingo jaune attire les regards; Peter l'a repérée. Ce grand dadais de la Saint Martins ne la lâche pas depuis son arrivée à Londres. «Amalia, viens avec moi au concert caribéen à Holland Park». «Non, je suis pressée, je vais à Canary Wharf en passant par Angel, on m'attend». «Tiens moi aussi, tu me déposes?».

3. Peter s'écrie à l'intérieur de la twingo: «Elle est chouette ta caisse, d'habitude je suis engoncé dans ces petites voitures à cause de mon mètre 90». «Oui, normal, la mécanique est sous le plancher du coffre, ce qui agrandit l'espace habitable». «Bon, je m'enfiche de ta caisse Amalia, je veux t'inviter à dîner un de ces soirs». Les rues défilent, Regent's park, la gare Saint Pancras, puis enfin Angel. «Désolé Pete, je n'ai pas le temps, j'ai ma toile à récupérer, je n'aurais pas la place pour vous 2, à un de ces 4!».

4. Elle a garé sa twingo, marche d'un pas décidé le long d'Upper Street, salue l'antiquaire, quelques amis Punk puis l'encadreur. «Amalia, vous n'allez jamais rentrer cette toile à l'intérieur!». Amalia rabat la banquette arrière et le siège avant pour laisser place à sa toile de 2,20 mètre de long, représentant un corps bleu de femme à l'agonie.

5. L'angoisse revient, elle accélère, contourne les rues désertes de la City et s'engouffre par erreur dans l'East End. Elle évite de justesse une touriste tête en l'air, le nez dans son sandwish à Brick Lane. «Heureusement que le moteur est situé à l'arrière et le plancher plus élevé, je ne l'aurais pas vue sinon». Les passants applaudissent la Twingo. Uma promessa de beijos… oui une promesse de baisers.

6. La twingo gagne la grande artère de Commercial Street. L'odeur du curry s'éloigne pour faire place aux effluves marines de Limehouse, les tours désertes de Canary Wharf s'annoncent au loin. Pourvu qu'il ne soit pas parti.

7. La twingo arrive lorsque Sushil charge sa valise. Ils tombent dans les bras l'un de l'autre, pendant que le taxi, profère des « Madonna » postillonnant. «Je pars et tu réalises que tu m'aimes, c'est trop facile Malia. Tu n'as d'yeux que pour ta peinture, pour ces corps décharnés…». Elle sort la toile du coffre et la tend au taxi. «Allez viens, on y va».

8. Sushil range sa valise dans le superbe coffre de la twingo et ils s'en vont amoureux vers la campagne anglaise.

Signaler ce texte