Un après-midi d'été

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Une rencontre impromptue entre Sabrina et Florisse

Sabrina

Et pourtant, Sabrina était toute mouillée. Malgré son grand imperméable beige et son parapluie à pois, la pluie ruisselait dans son dos. Pour échapper au déluge, Sabrina s'engouffra dans le premier café venu. La moiteur de l'été était terrible, la chaleur intense, si bien que cela faisait plusieurs jours que tous les soirs un orage éclatait sur la ville.
Etrangement, ce temps capricieux avait un effet bœuf sur la libido de Sabrina. Pourtant, elle se targuait d'avoir un certain appétit en matière de sexe. Sans être une croqueuse d'hommes, il n'était pas rare qu'elle s'envoyât six à sept mâles différents dans le même mois. Mais là, c'était un bataillon de sous-mariniers atomiques qu'elle était prête à dévorer.
 N'ayant pas d'amant régulier, Sabrina avait l'habitude de passer des annonces aussi explicites que possible sur les sites spécialisés pour éviter de perdre du temps en palabres inutiles. « Du cul, du cul, du cul, » telle était sa devise.
En hâte, elle rédigea un billet, et le posta depuis son smartphone phalloïde.

Florisse

L'annonce disait :
« Femme mature bien conservée cherche JH pour en faire son 4 heures. Grosse fringale. »
En temps normal, Florisse n'était pas du genre vieille gourmande dominatrice à double gant de toilette. Mais là, la métaphore alimentaire l'assomma littéralement. Un vrai coup de gourdin sur la cafetière. Bite en tête, il fondit sur son téléphone vulvoïde et composa le numéro inscrit au bas de l'annonce.
 Le seul bruit de la sonnerie provoqua un afflux sanguin vers l'hémisphère Sud. S'il avait eu la présence d'esprit de se regarder dans une glace, Florisse y aurait vu un jeune homme anormalement pâle. Voile noire par bandaison : c'était pour le moins prometteur.
« Allô ? »
La voix était sucrée. Le goût du bouton de rose, fatalement, devait l'être également. Seulement, le coup dur dont Florisse venait d'être frappé lui coupa la chique façon cinéma des années 20. Son pantalon en soie sauvage crissait, ses mots, comble de l'ironie du sort, restaient bloqués dans la région de sa glotte.

« Allô ? »


« Par Priape, que m'arrive-t-il ? », pensa Florisse.
Saisi de panique, il tenta de renverser la vapeur en comprimant son membre, qui avait atteint des proportions défiant les lois de l'anatomie humaine.
« Bonjour, Madame... », parvint-il à articuler. « Alors comme ça, on a la fringale ? »
Mais le répit fut de courte durée. Pas moyen pour lui d'entendre autre chose que le battement du sang dans ses oreilles, et encore moins d'en placer une.

Le fil à la patte

Sabrina percevait l'émotion du jeune homme à l'autre bout du fil. Elle sentait que ses mots avaient fait mouche. Il ne lui restait plus qu'à remonter le gros poisson qu'elle avait ferré.
« Ne soyons pas enfantins, mon petit, » scanda-t-elle d'un ton autoritaire.

« Vous avez 30 minutes pour vous pointer au 46 rue de la Pompe. Rappelez-moi quand vous êtes en bas. »
 Elle raccrocha.

Florisse, dans le métro, avait une peine infinie à marcher. Sa troisième jambe entravait chacun de ses mouvements, et le regard réprobateur des rombières du XVIème sur son entrejambe n'arrangeait rien à sa gène.
Enfin, il atteignit le 46 rue de la Pompe. Il dégaina son téléphone, composa le numéro de la gourmande, et pénétra dans l'immeuble.

De fil en aiguille

L'appartement de Sabrina était cosy. Un vrai nid d'amour, façonné pour le sexe. Dans un coin, Florisse avisa un coffre à l'aspect austère, mais dont le contenu devant sans doute l'être nettement moins. Sabrina, impudiquement drapée dans une étoffe translucide, l'attendait de pied ferme, assise sur un fauteuil de cuir rouge. Les rougeurs qui marbraient son visage indiquaient qu'elle avait déjà fait préchauffer le four avant l'arrivée de l'inconnu aphone. A sa vue, Florisse perdit à nouveau la voix. Mais loin d'être victime des mêmes symptômes qu'une petite heure plis tôt, sa gorge se serra, et il ressentit un vide sidéral du côté de son pubis. Sa peur panique s'accentua lorsque, sans un mot, Sabrina se leva et traversa la pièce. L'étoffe se soulevait au rythme du balancement de ses hanches, et l'on voyait clairement que ses poils pubiens étaient savamment taillés en forme de trèfle, et constituaient le prolongement d'un tatouage représentant un Corrigan. Le petit être était dessiné à l'envers, pour une raison inconnue de Florisse. Sa main droite brandissait le trèfle en poils, sa main gauche servait à brandir son braquemart.

La tension était palpable. Le cœur de Florisse palpitait, et Sabrina, campée à 30 centimètres de lui, se mit à se palper le Mont de Vénus. De toute évidence, elle l'invitait à faire l'imiter. Lentement, elle s'agenouilla, une main calée entre les cuisses. Elle s'enfonçait profondément deux, puis trois doigts au fin fond de sa vulve trempée. Sa main libre glissa brusquement devant elle, et elle se retrouvé à quatre pattes aux pieds de Florisse, toujours tétanisé. Peu à peu, Sabrina tourna sur elle même, jusqu'à présenter sa croupe brûlante au jeune homme.

Lui, subjugué, ne parvient pas à s'arracher au vide qui aspire son bas ventre. Son membre, encore turgescent une heure plus tôt, pendait mollement sur la gauche.
« Reprends toi, fais quelque chose, » s'exhorta Florisse.

Mais rien n'y faisait : plus Sabrina montait vers me septième ciel, plus il sombrait dans la paralysie. Il ne sentait même plus son sexe.

Le fil à couper le beurre

Alors, dans une fulgurance, Florisse tomba également à genoux. Il saisit à pleines mains les deux fesses de Sabrina, et plongea littéralement sa langue dans l'anus qu'on lui présentait. Aussitôt, la femme se mit à roucouler de plaisir. C'est toute la gamme de fa bécarre qu'elle passe en revue. Sabrina poussait la chansonnette quand elle ne s'adonnait pas au libertinage, et cela s'entendait. Ses hurlements en cadence résonnaient dans le nid d'amour. Ses gémissements enchanteurs ravivèrent comme par miracle la vigueur de Florisse. Tout en se délectant de la fleur d'anus de Sabrina, ce dernier sentait à nouveau le sang affluer le long de sa verge.
Ses coups de langue étaient rageurs, comme s'il voulait se venger sur Sabrina de cette malheureuse panne passagère. Par intermittence, il mettait carrément les dents. A chaque fois qu'elle se faisait croquer le fion, elle se cambrait de manière impressionnante. Florisse ne savait même plus son prénom.

Florisse s'y file

Après avoir ainsi fait connaissance avec l'arrière-train de cette dame, Florisse avait retrouvé confiance en lui. Il allait se la farcir dans les grandes largeurs, cette rombière. C'est sûr, elle allait le sentir passer. Ça allait défourailler dans tous les coins.

Il se releva, agrippa Sabrina par les cheveux, et la traîna à travers la pièce. Parvenu à côté du coffre, il s'assit sur le sol, planta la bouche Sabrina sur son vit, et ouvrit le couvercle du coffre des miracles.
Sabrina s'activa avec véhémence à rendre la pareille à Florisse.

Ce dernier, sentant le démon du vice danser dans ses testicules, farfouillait dans la caverne d'Ali Baba. Boules de Geisha, Godemichés en or massif, vibromasseurs à carburateur intégré, menottes, martinets, il y avait là de quoi faire bien des cochonneries.

Le jeune homme jeta son dévolu sur une simple corde.
Tandis que la maîtresse de maison continuait de l'honorer de la plus belle manière, il caressa lentement son corps avec la corde. De temps à autre, il la fouettait légèrement, pour lui ordonner de manière muette de gober entièrement son chibre.
Sabrina n'ouvrait pas les yeux ; elle se consacrait tout entière au plaisir de cet inconnu, qui lui avait si savamment dévoré l'œil de bronze.

Hop, on enfile !

D'un coup de rein qui faillit faire vomir Sabrina, Florisse mit un terme à cette séance de pompage en règle. Il se releva, passa la corde autour du cou de son hôtesse, et la fit marcher à quatre pattes jusqu'au canapé en forme de cœur.

Ce petit polisson, sentant que la dame s'abandonnait à lui, avait une idée très précise du programme intensif qui allait suivre.
Il commença en douceur avec la locomotive polonaise, un grand classique. Tel un piston, la verge de notre étalon allait et venait. Cela glissait tout seul.
«Bon sang, je vais même peut-être pouvoir tenter la variante tasmanienne du marteau-pilon coréen, » pensa Florisse. 
En douceur mais avec fermeté, il switcha vers la perceuse albanaise. Sabrina n'en pouvait déjà plus. Son plaisir était presque atroce : elle sifflait et ahanait comme une cocotte-minute. Si cela durait trop, c'était la rupture d'anévrisme à coup sûr. Heureusement, le jockey savait ménager sa monture. Si Sabrina n'avait pas grand chose de la vieille rosse, il fallait toutefois l'économiser pour en tirer le meilleur.
Il opta donc pour une caravane lettonne, en tout détente. De la main droite, il chatouillait le clitoris de sa partenaire, tandis que sa main gauche faisait le nécessaire du côté de l'anus de Madame. Après ce court répit, Florisse, pied au plancher, se paya le luxe de la toupie turque. Nouveau concert de gémissements. Mais ce n'était pas encore assez fort, aux yeux du virtuose.
 D'un coup d'un seul, il exécuta le fameux vilebrequin ghanéen. C'était une invention de son tonton Albert, à l'époque des colonies. Aucune dame n'y résistait, même les plus farouches. C'était le summum de l'antidote anti- drôlesse à velléités dominatrices.
 
Après avoir essuyé une nouvelle vague de mouille sur son épée de Damoclès avant de l'enfourner à nouveau dans son écrin de chair, Florisse se dit que le moment était venu.
 Il enclencha la vitesse grand V. A grands coups de boutoir, il enfonça les dernières barrières qui séparaient le couple de l'extase.

Le grand final

Plus possible de revenir en arrière : la sève monte le long du gourdin de Florisse. Il entama le grand final. Finies les fioritures, c'était la confiture de lait que Sabrina voulait. Vicieuse, elle lui chatouillait les roustons de la plus belle manière, la bougresse ! ça s'activait en coulisse pour le feu d'artifesse. Fièrement assis sur la croupe de la donzelle, Florisse se fendit d'une tenaille russe, façon goulag sibérien. Le pouce dans le fondement, l'index dans le con, et à main droite, le gouvernail.

Sabrina n'y tient plus : d'une main, elle maintient celle de son partenaire, et de l'autre, elle saisit le bâton qui lui est présenté, et l'enfourne sans sa bouche.
Quelques secondes plus tard, c'est la déflagration. Emportés par la force de cet ouragan orgasmique, les deux amants d'un après-midi s'écroulèrent sur le sol, exténués par ce final magistral.

« ça c'est du cul ! » soupirèrent-ils à l'unisson.

 

 

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