Un authentique Kebab

fefe

C'est un Turc qui bosse sept jours sur sept. Si tu cherches ce mec, il est dans son gourbi et gratte la viande avec son rasoir électrique.

Il se fait livrer du pain frais tous les jours, achète sa viande au kilo.

La chose bien c'est de prendre son grec à 15 heures parce que la broche tourne sur elle-même sans dérangement a feu discret depuis une bonne heure et du coup, la viande caramélise et lui apporte un goût croquant et un petit côté avarié très sensuel.

Le pain est d'abord rapidement réchauffé sur le marbre. Pour l'aider, on l'écrase à pleine main, le poids du corps tout entier en un instant sur la mie fait grimacer sa croûte.

Puis viens l'instant de la sauce où il faut en fait en demander deux. On profite ainsi de voir une fois de plus ce très agile mouvement de poignet où on renverse vivement la vulgaire bouteille en plastique d'un litre pur jus pour planter la tige au fond du sandwich. Pfft.

Au fond du pain on enfonce d'une grossière pince ressort-de-retour-oxydé le fameux trio salade/tomate/oignon tandis que l'agneau se défait non sans peine de sa graisse sur l'inox. La viande est ajoutée, ça force un peu et on y jette les frites d'un bref coup de pelle sur la feuille d'alu.

C'est la main sur le sac qu'il faut alors vite rentrer chez soi pour dégommer ce noble plat. Un grincement de la boite en polystyrène libère une odeur sans surprise…Un authentique Kebab de plus.

Plus tard la sauce aura eu raison de la résistance du pain, et il faudra attaquer ledit grec par tous les arrondis.

Toujours choisir un Turc un peu planqué, qui n'a pas pignon sur rue, car il a l'obligation d'avoir une clientèle régulière et donc; il fera le nécessaire pour que le kebab reste un moment fort et unique à travers une journée classique.

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