Un bras de mer

Longer un bras de mer, plonger, nager dedans comme dans un rêve, peu importe si les rêves sont des mensonges (pas toujours!), demain grande pluie, c'est fichu pour le pique-nique, on fera des pop-corn et peut-être des crêpes. Laisser la nuit descendre sur la ville jonchée de cubes avec des fenêtres et un toit, douces demeures tels des parcs en automne, écouter les guitares qui égrènent de gentilles notes de musique comme on épelle son prénom au téléphone. Le long mois de mai tire à sa fin, on entend le tonnerre, l'orage va éclater, les passants se dépêchent de rentrer, le tram est bondé, y a eu du monde en ville aujourd'hui.

Longer un bras de mer, plonger, nager, croire à un rêve éveillé, demain c'est dimanche, dormir toute la journée, me requinquer sous la pluie, sous l'orage, il ne manque plus que la musique à mes textes et un brin d'amour et d'amitié. Insouciance des jours heureux, j'ai la tête ailleurs, dans mon coin de paradis, long voyage tout en train avec des escales où je veux, ma feuille de route s'appelle liberté. Il faisait beau, c'était la mer, c'était la joie, le bonheur, recommencer ici ou là-bas, compter pour de bon ou compter pour du beurre avoir le coeur à la fête ou à la mélancolie.