Un casse

Hervé Lénervé

Une bande de trois branquignoles partent sur un gros coup.

Ils s'y sont minutieusement préparés depuis plusieurs mois. Ce sera l'épicier arabe du quartier, ouvert jusqu'à pas d'heure. Ils ont des cagoules, des gants, des pistolets factices plus vrais que les vrais et c'est parti !

Ils y vont à pied, c'est le trottoir d'en face. Comme ça, pas de problème avec les plaques d'immatriculation. Ils entrent sans frapper dans l'épicerie, Excepté pour Raoul qui avait mis sa cagoule à l'envers et a dû passer par la vitre en la brisant avec son pistolet factice qui a explosé en pièces détachées, made in China.

Dans le magasin notre équipe se retrouve face à deux types habillés en noir, cagoulés et armés. L'un deux, le plus petit, crie.

- Vous êtes de quel Gang ?

- Nous ne sommes pas syndiqués, nous sommes en freelance. Lui répond Gaston, du tac au tac.

Entre ses entrefaites, arrive un groupe de cinq mecs, pareils, noires, cagoulés, armés.

- La caisse où on vous explose tous !!! Bordel, aussi. Nous sommes le Gang Des Ceux Qui n'Ont Même Pas Peur.

Il commençait à y avoir foule dans l'épicerie qui n'était pas bien grande. Plus petite que mon jardin, mais plus grande que ma cuisine. « Your grocery store is smaller than my garden, but bigger than my kitchen. »

Le fait est que pour se tirer dessus, il n'y avait que le bout pourtant. Là-dessus, les flics arrivent et essaient d'entrer de force.

- Poussez vous c'est la Police !

- Poussez pas, c'est plein !

Bref. L'épicier arabe n'avait jamais vu autant de monde dans sa boutique et même si personne n'avait acheté, il n'avait pas perdu sa recette.

Signaler ce texte