UN CHAT LE FROLE
giuglietta
Insolite, solitaire ,
un chat le frôle,
le double,
et, semblant le guider,
balance élégamment
son corps noir et menu,
dans la ruelle triste.
L'un tangue un peu,
l'autre le suit mais,
doucement, chavire.
Les chaloupes à la mer,
le cœur se noie, car il faudrait
que les flots retenus des larmes
fassent eau de toute part,
dans la nuit qui ondule.
Où vont-ils ?
Vers où se dirige le chat,
et puis l'homme,
à sa suite ?
Dans le malheur de son ivresse,
lui n'a plus rien à perdre,
alors l'espoir le gagne.
Si lé félin têtu l'emmène,
à la campagne, il ira,
si c'est à l'amer, il ira.
Un temps. L'homme vacille.
Le chat l'attend.
Et les rues, toujours, sont désertes,
alors l'un chante, et l'autre
a l'air content.
Finalement le chat,
tournant ses yeux obliques,
jaunes,
comme les lueurs de phares dans la nuit,
s'assoit sur le trottoir et se lèche une patte,
et frotte
son museau,
il ne bougera plus.
Et même il miaule un peu,
devant la porte rouge.
L'homme ouvre enfin les yeux.
Et sourit.
Comme chacun des soirs où il part en bordée,
il revient à bon port.
Il dit : « Merci » à Méphisto,
qui baille.
Et, dans la serrure en cuivre de la porte rouge,
il fait tourner sa clé.
Bien vu, bien senti, bien écrit
· Il y a presque 14 ans ·ko0
so do I ! (sur la photo Marcel, un des 2 d'ici) merci à toi
· Il y a presque 14 ans ·giuglietta
J'adore.. merci pour ce texte touchant et cet hommage aux chats que je vénère..comme une sorcière ;-)
· Il y a presque 14 ans ·thelma