Un ciel sans couleur

ceriserouge

Essai concours villes du futur

Je me promenais entre les gratte-ciel immenses, sur un trottoir bondé où régnait une chaleur étouffante. Une légère brise d'air frais était la bienvenue dans ce monde surchauffé par un soleil déterminé. Les sons étaient troubles lorsqu'ils parvenaient à moi, apparaissant sous forme de vagues brides de conversations incomplètes. Les immeubles s'élevaient, dominant tout, les trams passaient et dépassaient les badauds flânant dans les rues sans but précis et les hommes d'affaires soigneusement cravatés. De temps à autre, j'apercevais quelques pauvres clochards assis aux portes des magasins, faisant la manche avec un vieux gobelet de plastique, le visage grisé par ces riches qui ne les voyaient pas. Sur le goudron trainaient des bouts de papier, des canettes cabossées, bosselées par les voitures électriques. Le soleil brûlant fut caché quelques instants par un nuage, la lumière se fit moins vive sur le macadam piétiné. Je levai mes yeux. Un, deux, trois… Six, sept… Le ciel, envahi de drones, plus bleu que jamais, électrique, faisait ressortir les engins métalliques, comme une grille devant la mer. Des avions laissaient derrière eux des longues traces de fumée blanchâtre, semblables à des nuages qu'on aurait étirés. Quelques rayons de lumière traversaient ce monde étranger de ferraille. Un hélicoptère survola la ville et se posa sur le toit d'un gratte-ciel. Tout était si gris, dans cet univers du futur dans lequel même la joie semblait s'envoler avec les drones. Il manquait quelque chose… Aucun oiseau ne chantait en voletant dans les courants d'airs… Un ciel sans couleur.

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