Un corps perdu
floriane
« Vous savez, je l'aimais de tout mon cœur, de toute mon âme. Puis est venue la fin. Mon ciel si bleu tout à coup trop noir. L'abandon. Je lui ai tout laissé, vous savez. Tout. Non parce que je voulais tout récupérer, oh non ! C'est seulement que je lui avais tout donné et que je n'ai jamais appris à reprendre. Qu'a-t-il fait de tout ce qu'il a encore de moi ; de toutes ces caresses, de tous ces baisers, de toutes ces promesses, de mes mains dans ses cheveux, de ces rires, du bout de mes doigts qui erraient sur ses pommettes ? Je ne sais pas. Peut-être les piétine-t-il ? Peut-être les a-t-il déjà oubliés ? Je ne sais pas. Et je ne veux pas le savoir. Peu importe, maintenant. Je ne suis plus qu'un corps ; un corps dont je ne sais plus qu'en faire. Une coquille vide. Un creux. Certes, il dort, il mange, il marche, il court, il souffre, il a chaud, il a froid, il a mal, il tremble, il respire... mais plus rien à l'intérieur ne brille. Mon corps est là, le reste est ailleurs. Un corps perdu. Désarmé. Un corps qui ne sait pas encore comment se relever. »
2017 © Floriane Aubin
Source photo : googleimage
Triste mais beau...
· Il y a presque 7 ans ·Intrigante
La dernière phrase est importante, le "pas encore" est porteur d'espoir, car, oui, ça fait très mal, mais le temps vous aidera à remonter la pente et à retrouver la force et le gout de la vie.
· Il y a presque 7 ans ·chaleur
Jolie description du vide que laisse l'autre quand il disparaît. ce que ne dit pas (encore) votre poème c'est que ces blessures là aussi se referment,
· Il y a presque 7 ans ·campaspe
Le couteau dans la plaie ne se retire que si aucune artere n'a a ete atteinte.
· Il y a presque 7 ans ·enzogrimaldi7