Un jeu d'enfant
clemstonem
Il jeta un regard dans la salle. Dépourvue de toute décoration superficielle, elle possédait comme unique mobilier de simples sièges poussés contre les murs, ainsi qu’une table disposée en son centre. Une grande fenêtre, sans volet ni rideaux, constituait la seule source de lumière. Une dizaine de gardes en uniforme étaient agglutinés là, certains riaient aux éclats, d’autres, au contraire semblaient dépérir sur place. Tout au fond, il découvrit ce qu’il cherchait, la porte qui menait à la galerie d’art du château. Il avait pour seule consigne de récupérer une dague Néolithique en pierre datant à peu près de 1800 avant Jésus-Christ. Elle avait appartenu, aussi loin qu’on s’en souvienne, à un petit seigneur siégeant sur une province au Danemark qui la tenait de son arrière-grand-père, qui, lui-même la tenait de son aïeul et ainsi de suite. Apprenant par hasard l’inestimable valeur de l’objet, un riche Danois avait décidé de s’en emparer rapidement avant que tout le monde sache le coût exorbitant qu’on pouvait en tirer. On l’avait chargé, lui, Carmelo Bucaler surnommé Le Prince Kazal, de cette périlleuse mission. Il était réputé pour être le plus grand voleur de tous les temps. Maîtrisant à la perfection les techniques les plus élaborées de combats, il attirait la crainte et le respect de tous.
Le Prince se prépara à attaquer. Lentement il sortit son épée de son fourreau. D’un coup, il pénétra dans la salle. Profitant de l’effet de surprise, il abattit froidement deux gardes qui s’apprêtaient à riposter. Rapidement, les autres soldats se ruèrent sur le jeune homme. Carmelo esquissa un petit sourire, et prenant appui sur le mur à sa droite, il effectua un salto arrière impeccablement exécuté. Atterrissant dans leur dos, il trancha deux têtes qui s’écrasèrent au sol. Les sentinelles l’entourèrent, cerné, Le Prince Kazal s’accroupit et tourna vivement sur lui-même faisant tourbillonner son épée avec lui. Ebahis, les gardes reculèrent d’un pas. Le jeune homme, se releva d’un coup et enfonça sans pitié la lame de son épée dans le ventre du soldat le plus proche. Sentant une présence derrière lui, il rassembla ses forces et décrocha un violent coup de pied qui atteignit sa victime à l’abdomen. Le souffle coupé, l’homme vacilla, Carmelo l’acheva. Il attrapa juste à temps une chaise pour essuyer un coup qui aurait pu lui être fatal. Puis, il la fracassa sur le crâne de celui qui tentait d’agripper son bras, ce dernier s’effondra sous la brutalité du coup. Avec une agilité déconcertante, le jeune homme se fraya un chemin entre les deux soldats qui essayaient de lui barrer le passage. Il trancha précipitamment leur gorge et se retrouva face à l’ultime homme en état de combattre. Il n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche, que le Prince fondit sur lui et le liquida dans la seconde.
Ne prenant même pas la peine d’enjamber les corps qui jonchaient le sol, il se dirigea vers la massive porte qui marquait l’entrée du petit musée seigneurial. Il sortit la clé qu’il avait subtilisée plus tôt dans la journée, et l’enfonça dans la serrure en métal priant pour que ce soit la bonne. Un déclic se produisit, et avec un grincement plaintif la porte s’ouvrit sur une vaste pièce. Le jeune homme savoura ce moment tant attendu. Il entra sur ses gardes. Personne en vue. Il se dirigea vers l’endroit où était exposée la dague. Le bruit de ses pieds qui claquaient sur le sol résonnait dans tout le hall. Et enfin, il la vit. Elle était devant lui. Posée sur un carrée de velours entourée d’une paroi en verre. Le Prince se jeta dessus sans réfléchir. Il fracassa la vitre et s’empara de l’objet. Tremblant il la rangea dans sa poche avec précaution. « Un jeu d’enfant ! », murmura-t-il le sourire aux lèvres. Tout bascula très vite. Carmelo n’eut pas le temps de régir. Un soldat, un arc à la main, décocha une flèche qui lui transperça la tête. Le Prince Kazal tomba. Mort.
« MERDE ! » s’exclama Théo rageusement en balançant sa manette de XBOX à l’autre bout de sa chambre. Cette fois-ci, il était si près du but.
J'me demandais où ça pouvait bien mener: super chute! (Et toujours écrit avec la même efficacité!)
· Il y a presque 12 ans ·Par contre y'a des mots qui semblent ne pas vouloir s'afficher à cause de la mise en page; la phrase final s’arrête trop tôt, jettes-y p't'être un œil...
murdoc
Ecriture soignée...et chute aussi. Bravo !
· Il y a presque 12 ans ·Mathieu Jaegert