Un petit mot

mywritings65

Chère Amélie,

Cela fait deux semaines que je suis parti, bientôt trois. J'ai conscience d'être parti trop tôt et que tu n'es pas la seule à avoir du mal dans cette histoire, mais je devais t'écrire.


Je n'aurais jamais pensé que tu aurais autant de peine si je venais à mourir un jour ! Comme tu le dis si bien, nous ne nous connaissions plus...


Ce mode nostalgie te fait plus de mal qu'autre chose. Je t'en prie, arrête de te torturer l'esprit ! Arrête de regarder cette vidéo en boucle ! Arrête d'écouter ma voix ! Arrête de regarder ces photos ! Arrête tout ! Oublie-moi avant tout.


Malheureusement, je ne pourrai jamais te donner de réponses aux questions que tu te poses. Va voir ma famille et demande-leur quel était mon ressenti par rapport à tout ça. Peut-être sauront-ils te répondre. Je ne peux rien pour toi. J'en suis désolé.


La dernière fois que l'on s'est vu, j'ai remarqué que la situation te gênait. Et tu as peut-être lu sur mon visage que c'était un peu réciproque. De là-haut, je revois ces vidéos que vous regardez sur terre, et ça me réjouit de revoir tout ça. Mais arrête, tu te blesses inutilement.


Je sais que tu m'écris ton histoire. Je vois tout. Je t'entends relire tes écrits en retenant tes larmes. Je vais te l'avouer: ça me touche beaucoup. Mais c'est mauvais pour toi. Je sais que tu tiens quelque chose, ça se sent, ça se lit sur ton visage, dans ta détermination. Je sais que ça te hante. Mais arrête. Écris quand tu te sentiras prête. Écris quand ma perte te fera moins de mal.


Tu es ma cousine, Amélie. C'est toi qui prenais soin de moi quand j'étais chez toi. C'est toi qui m'amusais quand j'étais gosse. Aujourd'hui c'est à moi de m'occuper de toi. Je m'inquiète pour toi, tu sais? Alors écoute-moi: arrête tout !
Je dois m'en aller, Amélie. Mon temps est écoulé. Je t'en supplie, laisse-moi partir ! Je serai toujours là, tu sais. Où que tu sois, je serai là. Partout autour de toi. Dans le vent, dans les vagues,... Partout.


Au revoir, chère cousine,Dimitri

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