Un rêve

maelle

Il y a une grande fête. Une grande fête avec beaucoup à boire et à manger. Beaucoup de monde aussi. Ce n'est encore que l'après-midi mais on n'a plus beaucoup de temps. Ce matin, je m'occupais des voitures. Il fallait faire attention à ce qu'il n'y ait pas d'accident. J'ai été tachée de boue. Je me suis changée.

C'est long à organiser une fête. On n'a pas beaucoup de temps. Mais j'ai fait ce qu'il fallait pour en avoir le maximum. Discrètement, pendant que tous se préparent, pendant que les invités revêtent leur costume pour ce soir, je m'approche d'Emma et je l'emmène vers la table où est posé un saladier remplie d'une gelée orange, un plat avec plusieurs tranches de cake, un calepin, un crayon et mon téléphone portable.

-Je m'amuse bien, dit-elle.

-Écoute, on ne va pas rester ici ce soir. Il faut noter les numéros, je m'occupe de ceux du portable pendant que tu notes tous ceux que tu connais.

-Mais pourquoi ?

-Il faudra appeler notre famille quand on sera dans le monde des humains.

-On est dans un autre monde ? S'inquiète-t-elle. Les extraterrestres ?


Je ne réponds pas à sa question. Pendant que je fais défiler les numéros du répertoire, Emma relève la tête et regarde les alentours. Les gens rient et courent de long en large sans s'occuper de nous.

-Je vais perdre la mémoire, lui explique-je. Pour allumer le portable, reste appuyée sur le bouton rouge. Le code, c'est 2324.

-C'est pour ça que tu as proposé d'organiser cette fête.


C'est une affirmation. Je lui jette un coup d'œil. Ça allait aller. Je devais lui faire confiance, je n'avais pas d'autre choix.

-C'est pour ce soir. Vite, note les numéros !


À ce moment, un des invités se rapproche de la table. Et nous regarde un moment, le sourire ayant disparu de son visage contrairement aux autres. Je n'aime pas son regard. Je m'inquiète pour Emma qui griffonne lentement, trop lentement, les numéros sur le calepin, l'air concentré. Puis le jeune homme s'en va.

Je prends le portable que j'avais posé sur la table et je le glisse dans la poche d'Emma. Il ne faut surtout pas l'oublier.

-C'est bon, annonce-t-elle.

Je plie la feuille et la mets dans sa poche.

-Viens.


Nous arrivons sur une sorte de pont. On voit la mer. Je lui montre la limite entre la pierre et l'endroit où le barrage descend jusqu'au sable.

-Quand j'aurais franchi cette ligne, je perdrais la mémoire.

Puis je lui montre un autre téléphone portable posé sur le sable.

-Il faut aller le chercher.

Emma est descendue. Soudain une sorte d'énorme oiseau aux ailes couleur marron délavé et gris cendre s'élance sur elle. Ils se battent pour le portable. S'il se casse, c'est foutu. Si je perds la mémoire, il reste une chance. Si Emma meurt, c'est foutu.

Elle résiste quelques instants face au croisement du marabout et du pélican au grand bec mais ce dernier prend vite l'avantage. Je longe le quai, me mettant face à eux. Une foule commence à s'amasser sur les pierres plates. C'est sûr que ce ne sont pas des humains sinon ils seraient allés l'aider. Moi je suis humaine. Je pousse du coude la foule. J'hésite un instant et je dévale la pierre jusqu'au sable.


Emma se débat toujours sous les plumes de l'oiseau. Tout en lui me dégoûte mais je mets tout mon poids dessus pour l'immobiliser.

Le portable qu'il tenait dans son bec tombe sur la plage. Il ne bouge plus. Emma se dégage lentement. Je donne des coups de pied dans l'œil de mon prisonnier pour espérer pouvoir nous enfuir. Ça ne lui fait rien. Il me fait peur.



J'ai un trou. Je ne sais pas ce qui s'est passé avant. Je cours, entrainée par une fille que je ne connais pas, sur un quai de pierre. Elle me tient par la main. Dans mon dos, il y a la mer. J'aurais préféré aller me baigner mais la jeune fille ne me lâche pas. Alors je cours. Après, j'ai oublié.


Je me retrouve avec Emma. Nous sommes allongés par terre, ma main sur son ventre. D'autres enfants sont allongés dans la même position. Sa main sur mon ventre. Un vieux monsieur avec un peu de barbe nous dit de nous concentrer. D'essayer de s'ouvrir avec l'autre. C'est ce que je fais. Je vois des sortes de bulles jaunes flotter dans la pièce. C'est moi. Puis une drôle de sensation m'envahit. Comme si elle et moi, nous n'étions qu'un. Je la sens qui voyage au travers de mon bras. Et les bulles jaunes commencent à se teinter de marron. C'est très beau. Je sens qu'elle est en train de venir en moi. Je sens la plénitude. Je me demande si c'est ça faire l'amour. Je me demande si je suis en train d'aimer les femmes. Puis on échange. C'est Emma qui doit venir en moi. Elle est fermée. Elle n'y arrive pas. J'aimerais échanger, j'aimerais recommencer.


Quand je la regarde, elle a mes yeux marrons. Je dois avoir ses yeux transparents. Elle sourit.


Maëlle


  • Help, Maëlle! Je flotte dans votre texte sans trouver où m'accrocher. Commentaire en forme de '???' Je suis un Astrov en perdition!

    · Il y a presque 11 ans ·
    Oiseau... 300

    astrov

    • Ben, en fait, c'est juste un rêve que j'avais fait, et j'avais envie de l'écrire, c'est tout... faut pas tellement chercher de logique, c'est juste "comme ça" en fait !

      · Il y a presque 11 ans ·
      Tumblr n8o58mrakn1s2i1yqo3 250

      maelle

Signaler ce texte