Du soleil

Du soleil pour régner sur les cieux. Des rayons calmes pour sécher les débordements. Du bleu pour effacer la dureté des visages. Des mots galop pour dépasser les loups. Des bras chaud pour soigner les fiévreux. Des légions d'amour pour brûler toutes les peurs. Des visions enfantines pour ne pas rester enfermé. Des horizons pour ne plus croire qu'en soi. De la musique pour raser la civilisation. Des notes pour défoncer toutes les portes. Une femme pour un homme, mâle à la femelle, homme à la fenêtre, la plume qui tombe et mouille les cœurs. Et des corps qui se sèchent entre eux.

De la résistance contre la guerre du temps, des luttes de pensée contre les grandes certitudes. De la poussière et des anges après le mystère et l'enfer.

Des couleurs, des beautés, des douceurs et des champs de fleur, un arc-en-ciel pour le suivre, trouver ce qu'on cherche toujours, de l'amour pour vivre un jour un instant comme un millier d'années. Ouvrir les yeux et être le premier des hommes à voir la nature s'éveiller. Regarder émerveillé l'avenir se réveiller.

Des étoiles pour ne pas oublier que nous ne sommes rien et qu'il n'est aucun maître d'aucune planète. Des fourmis pour que les civilisés se croient exister. Du sable pour accueillir nos traces et que nos pas s'effacent. Des grains chauds sous la peau et que l'éphémère s'enfuit.

La plénitude par le soleil, le bleu, les mots, l'espoir, les corps et l'immensité du reste insignifiant. De la vitesse, des couleurs, des étoiles, des cataclysmes, des fourmis et puis encore du sable.