Une bonne maladie

« C'est une bonne maladie ! »

J'ai demandé à un pote médecin qu'elles étaient les bonnes maladies parmi les mauvaises ? Et dans la foulée, le fric qu'il me devait.

Il m'a dit qu'une bonne maladie pourrait être une maladie sans symptôme, comme le cancer ascendant crabe, tant qu'il se développe peinard au bar sans encore te faire chier au comptoir.

Pour le fric, il m'a dit qu'il ne savait pas quand il pourrait ! Eh, c'est pas, parce qu'il est médecin, qu'il sait tout, aussi !

Donc, j'ai continué à chercher par moi et par vaux, ce qu'était « une bonne maladie » ? Et à force de chercher on trouve toujours des explications plus connes les unes que les blondes, les brunes, les rousses et les chauves pour ne pas faire de jalouses.

Ré-donc, je me suis dit comme ça, en toute intimité, que pour moi, une bonne maladie serait une maladie grave et sérieuse qui s'abattrait comme la peste ou le chocolat sur mon percepteur qui me vide les bourses, en me les brisant. Puis, quand on a fait le tour de tous les gens à qui on ne veut que du mal, on s'aperçoit que c'est, somme toute, assez limité pour justifier la généralisation de l'expression et que l'explication  ne peut être qu'ailleurs.

Peut-on parler de « bonne maladie » ou même de maladie, le meurtre atroce qu'on vient de perpétrer en étranglant sa belle-mère de ses propres mains ? Mais non ! Pas les mains de la belle-mère, voyons, les vôtres ! A moins qu'à la strangulation, vous préfériez la scie sauteuse, chacun son machin !

J'ai connu deux maçons sérial killers, l'un tuait à la truelle, l'autre à la pelle, y a pas de règles ! C'est libre, on ne va pas mettre des lois partout, non plus !

De toute façon, l'expression n'a pas pu naître de si peu, il faut trouver autre chose !

Et si « une bonne maladie » était tout simplement une maladie imaginaire, il y a bien eu un malade, pourquoi n'y aurait-il pas une maladie ? La maladie imaginaire est une maladie qui croit l'être, mais qui ne l'est pas ! Les virus, les bactéries jouent les méchants en montrant des dents, mais ils ne sont pas pathogènes pour l'homme, du moins, car pour la femme, ils sont létaux.

Non, cela ne parait pas suffisant, il faut chercher autre chose.

Supposons une maladie sympa, pas bobo la maladie, qui vous voudrait du bien. Ça existe ça ? Ah, oui ! Mais c'est bien sûr ! J'oubliais… l'Amour !

L'amour passionnel est une maladie pathologique, dans le sens, qu'elle vous enlève tout sens critique. Elle est obsessionnelle, elle vous coupe de la réalité et vous isole en pleine mégalopole sur une île déserte à deux… donc plus tellement déserte, l'île, puisque habitée par deux individus, plus généralement de sexe différent, les deux mecs !

Si l'autre n'a pas voulu venir, ce ne serait plus « une bonne maladie » mais une maladie malsaine, celle des troubles du cœur et il n'y a aucun cardiologue sur votre caillou perdu en mer.

Sincèrement, je trouve cette expression nulle à souhait ou à chier, selon son background et je ne vois même pas pourquoi je lui accorde autant d'importance.

Je vais en prendre une autre, une meilleure ! Non, ma chérie, je ne parlais pas de toi.

Ma grand-mère qui était méditerranéenne, je vous l'ai peut-être déjà dit, avait des expressions imagées, par exemple, « je vais te donner une gifle, que le mur t'en donne une autre ! » OK, c'est simple on comprend  assez bien et même pour les plus cons, quand ils ont en fait l'expérience, une fois, s'ils ne comprennent toujours pas, c'est qu'il n'y a plus rien à faire pour eux, ils sont plus bêtes que le mur est têtu.

Elle disait aussi « tu es tellement long, que j'aurais le temps de tuer un âne à coup de figues ! » Là aussi on comprend bien, hormis qu'il faut être un tantinet sot pour lancer des figues sur un âne qui ne bouffe que du foin par bêtise.

Peu importe, tout cela pour dire, pas grand-chose, je vous le concède, si ce n'est que je demande à tous ceux qui ont encore un soupçon d'une once de bon sens, de boycotter l'expression « une bonne maladie » tant que le Gouvernement qui règne en légiférant, les Grabataires verts qui siègent en ronflant, ne nous auront pas fourni une explication valable ! Non, mais, alors, nous ne sommes pas des bêtes de somme, des bœufs comme disait, à juste titre, de Gaulle !

Quand je pense… si un peu, des fois… qu'il suffirait qu'on ne l'utilise plus pour qu'elle ne soit plus entendue. Alors, messieurs, les Importants, tenez-vous le pour dit ! Faute d'explication convaincante, cette expression « une bonne maladie » s'éteindra par nos soins.