Une carte postale de Paris

rechab

16 - SD


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Je ne sais pas d'où tu écris
           peut-être dans un bar,
sur cette table en faux marbre,
           et tu me décris
la lumière rase de l'automne,
les filles trop maquillées,
le mégot écrasé dans un verre.

il y a aussi sans doute
les cartons ronds des verres de bière ,
               la télé allumée,
              que personne ne regarde,
              et les grues du port,
comme des bras immobiles...
...  et tu rêves de partir .

Je t'ai parlé de Paris,
des quartiers animés,
des endroits où nous pourrions aller,
dans un presqu'été :
nous y retrouverions aussi
comme des personnages
sortis d'une bande dessinée

une demoiselle avec des cuissardes
une dame et son petit chien
qui a des talons hauts :
cela me fait penser
à la chanson de Brel :
"Madame promène son chien
sur les remparts de Varsovie"

A défaut de ces remparts,
ou d'une simple digue
léchée par les vagues ,
je verrais bien d'autres personnages
errant sur les boulevards
ou sur les berges de la Seine ,
habillés comme au siècle dernier.

Les lieux seraient les mêmes,
et nous aurions franchi le temps,
du calendrier de l'avant :
la place des Vosges
sous le soleil couchant,
les calèches
et des hauts de forme.

              C'est à mon tour de t'écrire
          une carte postale de Paris,
une de ces vues du quartier de l'Opéra
d'une écriture penchée,
comme on le faisait alors,
           et je t'aurais écrit aussi
                      que je t'attends.


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Une demoiselle avec des cuissardes
Une dame et son petit chien
Elle a des talons hauts

Le chien c'est un cocker bon teint
dont les bajoues frôlent terre 
et qui s'étrangle sous le lien

Aux terrasses des cafés musardent
des filles trop maquillées
mégot écrasé dans le verre

Il fait beau, sous l'ombrage encore vert
d'un presqu'été
dans la lumière rase d'automne,
Rêvé de t'y retrouver

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