Une histoire malsaine

Hervé Lénervé

Les contes masquent la réalité des faits dans un univers parallèle.

Or ici, on n'est pas dans un conte. On est dans la réalité crue et simple de la vie, dans une famille simple et tranquille, comme vous et moi.

Le petit Raoul avait une sœur. On savait déjà, qu'il avait une institutrice, maintenant, il a une sœur ! Putain ! Il les lui faut toutes, alors ?

Donc, à l'époque, Raoul avait dix ans et sa sœur, douze. Mais comme les filles poussent plus vite que le train et surtout que les garçons, Raoul faisait encore gamin, alors qu'Alice était déjà une belle jeune filles élancée et souriante... bien sûr, Raoul en était amoureux, autrement, il n'y aurait pas d'histoire. Donc... souriante aux jambes de gazelles, aux petits sains naissants et aux petites fesses musclées à croquer. Raoul savait tout cela, grâce à l'espion qu'il avait mis dans la salle de bain. Il faut vivre avec son temps, les caméras ont remplacé les trous de serrures.

A part cela, Raoul et Cécile étaient très proches, comme frère et sœur, un peu comme vous et moi. Cécile avait toujours protégé son petit frère et Raoul s'était toujours laissé protégé par sa grande sœur. Donc, ça roulait chez les Dupont, c'était leur nom.

Or, un jour, c'était la nuit d'ailleurs. Cécile et Raoul tentèrent l'aventure de coucher à la belle étoile sous une tente dans le jardin clôturé de murs de pierres et sécurisé par les alarmes de la propriété familiale.

Ils étaient tout excités comme des pois sauteurs. Sous la toile de tente, Cécile murmura à l'oreille de Raoul de sa voix chaude et chantante. « Attends, je vais réunir les duvets, on se tiendra chaud. »

Sous les duvets, ils avaient trop chaud, c'était l'été et les nuits étaient tièdes. Cécile ne portait qu'un court teeshirt avec l'inscription «  Même pas en rêve ! » sur sa petite poitrine et une petite culotte, sans inscription du tout. Raoul avait encore sa parka et des chaussettes car il était très frileux.

Mais que va-t-il, donc, arriver à ces deux intrépides réunis dans l'intimité de leurs duvets, seuls sous leur toile de tente ? Comme vous et moi.

Vous ne le saurez pas, car l'autocensure veille. Dans les histoires d'amour, on reste toujours sur sa faim.

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