UNE SAISON DE RÊVE

Philippe Larue

Premier dimanche du mois à Giverny, c'est gratuit. Pas besoin de Money donc, et puis c'est Hiramatsu

Un cousin, le peuplier comme moi, inspirait le pinceau d'un peintre qui se blaireau de ses poils, et moi, de mon bic à faire des vers de bisous

Il faisait beau dans les allées: paravents mais sur lequels les nymphéas tournaient comme des disques de 33 tours, leurs notes colorées

Les feuillages d'automne aux ocres jaunes, enneigeaient les grandes feuilles ouvertes et zébrées

Les nymphéas dansaient sur un air de soul. Un pleureur était émerveillé

Monet! disaient les flamands roses! Mais non, ce sont des pac-Man qui aDoria tillier!

Menu du midi chez Monet: salade de nymphéas aux pigments d'une belette!

Un lotus joue à la luciole rose par une nuit bleue, caché par les cheveux des saules et d'une bergeronnette

Mille yeux de nymphéas séduisaient les lotus qui flottaient comme des nuages de fleurs   

Des voix lactées de feuilles or et de pétales de fleurs de cerisiers apportaient leurs petites lumières de bonheurs

Que de japonaiseries! La nature est joueuse 

Une avocette élégante faisait du surf sur la grande vague de Kanagawa, baignée par les pétales des cerisiers en fleurs rêveuses 

Des lotus infusaient dans le bassin

- T'es à la menthe, demanda un fantassin?

La grenouille a du pot

- T'as pas entendu le sonneur, têtard toi?

- Ce sont les crapauds qui bufflent aux dés avec un putois

La salamandre est sur l'onde du Dohyo 

Excusez un instant, mais j'ai le nez qui fait des octaves de notes par une brise printanière !

Je feuilletais les grandes feuilles des nymphéas quand l'œil d'un lotus me dit: et si Paris ressemblait à un nymphéa? Quel accueil! 

J'ai reçu pleins de Money ce jour-la, un milliardaire: ce fut une vraie ruée vers l'or bleue 

Je me suis assi et j'ai vu les yeux de Malina en apesanteur dans l'aurore d'un feu

Signac: un impressionniste 

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