Une terrasse, un verre de lait

hasz

Marie pose son verre de lait devant moi. Beurk. Je détourne le regard. Il fait un temps idéal pour lézarder au soleil, à la terrasse d'un café. Un peu de vent ; un courant d'air frais qui glisse sur ma joue. Elle se met à parler. C'est agréable, comme le doux chuintement d'un ruisseau, qui fait écho à la fontaine de la place de l'homme au mouton. A droite, encore les joueurs de pétanque qui sirotent leur pastis entre deux parties. A gauche, c'est la fin de la messe, les gens sortent lentement et traînent sur les marches en clignant des yeux. Je prends ma menthe à l'eau et avale à gorgées comptées ma boisson. C'est la journée parfaite, le moment idéal. Une main s'agite, brouillant mon champ de vision.

" Est-ce que tu m'écoutes au moins ? "

Qu'est-ce qu'il fait chaud ! bon sang. C'est insupportable. Et cette bande de gros balourds qui n'arrêtent pas de me faire des clins d'œil. Je sens la sueur couler dans mon dos, c'est horriblement désagréable. J'ai le soleil dans les yeux, oublié mes lunettes. Et pourquoi ai-je commandé un verre de lait ? Je voudrais vomir, ou bien le diabolo de Léa, ou un litre d'eau fraîche. Vidée sur ma tête.

J'essaie d'engager la conversation, tout en sortant un prospectus de mon sac. Ces soudaines bouffées de chaleur m'empêchent de respirer ou penser normalement. Il ne fait pas si chaud pourtant. J'agite furieusement le papier pour tenter de me faire de l'air. J'étouffe. Je lui demande des nouvelles. Elle ne m'écoute que d'une oreille. Eh oh !

" Est-ce que tu m'écoutes au moins ? "

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