Une vieille histoire..

Adolescent, on ne l'a pas crue, mais c'était sur l'Île de la Réunion, pour le journal local, et j'étais en 5ème.

Alors, vingt ans plus tard, on rempile !

La Terre est une planète rocheuse ("Planètes relativement petites, denses et rocheuses : Mercure, Vénus, Terre, Mars", et quelques satellites, dans notre système solaire).

Les quatre premières planètes, les plus proches du Soleil, Me Voici Tout Mouillé (Je Suis Un Nageur).

Planètes rocheuses, avec des rochers, et pas en chocolat, encore moins crémeux.

Alors, quand ils bougent, quand les plaques (rocheuses, pas neigeuses), s'entrechoquent, des montagnes en sortent.

Et si je suis bordelais et donc fana de l'océan et de ses vagues (qui en mer ne se produisent que contre des récifs, appelés calanques en Méditerranée française), ma famille est tarbaise depuis quatre générations, donc, moi aussi, d'adoption.

À Tarbes, il y a les Pyrénées, du grec pyr, feu, comme les pyramides ("La légende raconte que "Pyrène", la jolie fille du seigneur Bebryx à la chevelure couleur d'or, tomba amoureuse d'Hercule lorsqu'il allait capturer les bœufs à cornes d'or." https://sites.google.com/site/etymologielatingrec/home/p/pyrenees).

Les Pyrénées, plus anciennes que les Alpes, sont donc, comme toute histoire ancienne, plus intéressantes. Leurs pyramides ont plus de choses à raconter que les pointes alpines, plus propices aux défis.

Il n'empêche, certains pics pyrénéens valent le détour, et ne sont donc, l'hiver, que fréquentés par les isards, que les Alpins appellent chamois, mais les animaux ne le savent pas, car ils aboient de la même façon.

_______________________________________________________

Il y avait dans une des sept vallées pyrénéennes, autour d'Argelès-Gazost (65 400), une grange vide, sur les bords du plus beau des pics pyrénéens, dont je tairai le nom pour qu'elle reste inoccupée.

Cette histoire ne serait pas intéressante si j'y parlais de moi, alors présentons son héroïne : d'abord, sa mère, bien sûr, issue d'un océan volcanique, l'Indonésie, qui nous offrit le 44ème POTUS.

Drifani, à l'édredon de lotus, nous fit cadeau de Pyrène. Le lendemain de sa naissance, elle eut elle-même la surprise de voir un bébé isard*, appelé chevreau, grandir près de son berceau de bambou.

*"Plus petit et plus agile que son cousin des Alpes, l'Isard est un funambule, véritable virtuose du rocher ; son adaptation au milieu montagnard est quasi parfaite". (http://www.e-natura.com/natura_randonnees/info_naturaliste/isards.php).

Pyrène apprit à parler (anglais, français et bahasa, puis espagnol et italien) tandis que le chevreau, appelé Pierrot, voyait pousser ses sabots.

Ils se mirent à marcher ensemble, mais Pierrot sut, instinctivement et pour suivre sa mère, gambader plus tôt.

Pyrène mit plus de deux ans pour commencer à courir dans les pentes, c'est-à-dire les remonter puis les descendre sans remontée d'acide (lactique).

Mais ainsi, elle devint le premier enfant au monde capable de gravir des sommets : Heidi vivait entre Francfort et une grange suisse en bois entourée de prairies et de chèvres des campagnes, pas des montagnes.

Pyrène amusait beaucoup les randonneurs qu'elle rencontrait, ravissait ses parents, et Pierrot ne trouvait pas ça plus étonnant que le reste de la création.

Contrairement à Heidi, elle aimait l'école, apprendre à lire et à compter, mais comme elle, elle préférait le grand air.

Comme tous les histoires vraies, c'est plus ennuyeux à raconter qu'à vivre, mais il fallait bien le faire, car l'humanité, majoritairement urbaine, perd peu à peu son habitude de marcher, pourtant acquise depuis plus de sept millions d'années que les hominidés devinrent humains, en descendant des arbres.

Plus tard, Pyrène fera ce qu'elle voudra, où elle voudra, comme ses parents, mais au moins, elle saura marcher, lire et compter, et croyez-le ou non, il n'y a rien de plus utile, sur une planète rocheuse.

_______________________________________________________

Sur l'île de la Réunion, j'avais écrit ça pour répondre à un concours de nouvelles dans le journal que m'avait montré ma mère, avec un ordinateur à gagner, mais ils avaient cru que ça avait été écrit par un adulte.

Devenu donc adulte, j'en fais une histoire vraie, qui n'a besoin que de temps pour se développer.

Car les meilleurs rêves sont ceux que l'on réalise.

Cela s'appelle le bon sens.

Prenons du plaisir et soin de nous, amusons-nous bien, avec sérieux ;-)