Une ville chaleureuse (Dr Forlen)

Caïn Bates

          La Capitale, un amas de corruption, de violence, de haine et de peur. Peuplé par la pire des engeances, une population trop lâche pour bouger le petit doigt mais assez révoltée pour dénoncer n'importe qui à la Milice. Système judiciaire à la con qui mise son application sur la répression plutôt que sur la justice. Rien de particulièrement différend du reste du monde vous me direz, c'est partout pareil. Le cannibalisme se banalise peu à peu par delà les frontières, la liberté des croyances est juste un melting-pot de toutes les sectes de par le monde, la soumission à l'autorité d'un élu arbitrairement est une chose banale. Et bien, la Capitale a une chose unique qui la différencie du reste de notre monde, elle m'a moi...
  
        Je me nomme Alec Kraven, Autrichien de 23 ans depuis peu, orphelin, apprenti cuisinier, suspecté de pyromanie. Leur premier argument date d'il y a quelques années, je suis entré dans une maison incendiée après avoir aperçu une enfant déambulant à l'intérieur. Je l'ai retrouvée silencieuse, figée devant le lit de sa mère, elle ne fit pas un geste, je ne la vis pas cligner des yeux. La femme ne pouvait pas être sauvée, trônant dans son lit de flammes, inconsciente. J'ai donc attrapé la gosse par le poignet pour la faire sortir mais elle résistait, elle souhaitait rester à sa place. Après quelques secondes, je soulevais la gamine pour l'emmener dehors quand une patrouille de la milice nous tomba dessus à la sortie, attirée par la fumée noire qui s'élevait dans le ciel. Je fut remercié à grand coup de matraque dans l'estomac qui me fit trébucher, lâchant lourdement la petite sur le sol. Accusé d'incendie, d'enlèvement et de meurtre, amené devant un psy, affaire classé.
         Peu après mon séjour à la clinique noire, je croise la route du milicien qui s'était occupé de moi. Milicien, oui, pas policier ni juge, ni justicier, ni agent de la paix, c'était un milicien. J'avais entendu une conversation le concernant à la clinique, c'est un fumeur compulsif de cigarillos, il vit en marge de ses collègues depuis qu'il sait pour son cancer, il est alors haï par nombre de citoyens qui se taisent. Je brûlais d'un désir ardent de me venger mais, c'est contraire à mes principes. Cette ville ne consumera pas mon âme, j'en fais la promesse. De toute façon, il n'en a plus pour longtemps. Il s'est éteint un mois plus tard d'une combustion spontanée lors d'une intervention, vengeance de Kraven, affaire classée. J'appris la nouvelle en découvrant un avis de recherche arborant mon visage sur la route de mon retour, j'étais alors en voyage vers Epöna, la cité des eaux. 
       Aujourd'hui, je cumule plus d'une soixantaine de motifs d'arrestation, trois demandes d'exécutions à travers le pays et la prime sur ma tête ne cesse d'augmenter. Un feu de forêt a débuté il y a quelques heures, devinez qui est l'heureux accusé. 

         J'aime la Capitale autant qu'elle m'apprécie, c'est une ville chaleureuse et je suis celui qui entretien son foyer. Les élections pour élire le prochain Monanarchiste approchent, je vous propose ma candidature.

         «La Capitale sera flamboyante, j'entends les crépitements de vos voix, je ressens plus que quiconque la chaleur de vos sourires, j'allierai nos ennemis et nos alliés pour qu'ils se lovent dans les flammes d'une passion brûlante.»

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