UTOPIA - Les enfants du passé

sombreclarte

 INCIPIT :


La douleur n’était rien. Rien de plus qu’une sensation qu’on imaginait ressentir et pourtant, la jeune fille endormie depuis bien trop longtemps, ne pouvait s’en défaire. Son activité cérébrale ne s’était pas arrêtée, seul son cœur semblait s’être ralenti au point de ne plus battre. Mais elle restait vivante.



- Je vous en prie ! implorait une femme aux traits tirés et à la chevelure grisonnante. Ne nous la prenez pas ! C’est notre fille... Je vous en prie.

- Je ne peux rien pour vous, Madame, s’excusa poliment un homme au regard sévère. Je ne fais qu'obéir aux ordres.


La petite fille à peine âgée de dix ans considéra tour à tour les trois membres de sa famille. Son regard effleura sa mère et son petit frère. Puis elle fixa avec intensité son père. Monsieur Toparn était un colosse aux sourcils broussailleux et à la barbe foisonnante. Réfugié ayant fui la Bessarabie, il était arrivé très jeune en Angleterre après la reconquête de son pays en 1944 par les soviétiques et avait réussi rapidement à se faire une place au sein de Londres. Brillant et par sa force, et par son esprit vif, il avait vite gravi les différents échelons de la police pour finir inspecteur.


Dans le petit salon aux rideaux psychédéliques et aux meubles vieillots, seul le poste de télévision brisait le silence pesant. Une fois encore, il montrait des images des mines bloquées depuis le 6 mars de l'année 1984. La petite fille regardait de ses yeux clairs son père, l’implorant silencieusement. Elle ne voulait pas y aller. Et surtout, elle ne comprenait pas pourquoi elle avait été choisie parmi les autres enfants. Elle n’était pas spécialement intelligente, ni douée pour quoique ce soit, au contraire elle était d’une nature plutôt difficile. Mais quelque part elle s’était déjà résignée.

Monsieur Toparn soupira et passa une main lasse sur son visage fatigué et inquiet.


- Je suppose que nous n’avons pas le choix, n’est-ce pas ?


L’homme hocha vigoureusement la tête et pressa sa pochette contre son torse. Il affichait un air niais et ses moindres gestes, ses tocs ne le rendaient que plus agaçant aux yeux des quatre autres personnes de la pièce.


- Croyez-le, Monsieur, ceci est un honneur pour votre famille.




Un bip retentit puis s’éteignit progressivement pour laisser place au silence. Pas un de ces calmes reposants qui vous allège l’esprit. Non, un calme bourdonnant qui n’a qu’effet d’agacer celui qui le subit. La jeune fille tenta de comprendre ce qui l’entourait mais ses paupières étaient si lourdes que les soulever semblait lui demander un effort colossal. Elle était piégée, consciente dans un corps immobile.

Qui était-elle ? Comment était-elle arrivée ici ?


Un deuxième choc retentit, faisant accélérer son rythme cardiaque. Peut-être n’était-elle pas seule ! Peut-être n’avait-elle pas dormi aussi longtemps qu’elle le supposait. Qu’en savait-elle de toute manière ? Rien. Absolument rien. C’était quelque chose d’horrible cette sensation. Un mélange d’ignorance et de soif insatiable de connaissance. Elle voulait savoir. Elle voulait comprendre.


Le troisième arriva rapidement. Il déchargea en elle un courant électrique qui la fit convulser. Se cabrant de douleur, elle ouvrit les yeux, découvrant de nouveau la lumière.




- A partir d’aujourd’hui, tu te nommeras Enid. Est-ce bien clair ?


La petite fille regarda avec scepticisme et arrogance la vieille femme qui lui faisait face mais acquiesça tout de même. La dame sourit et se tourna vers l’enfant sur sa gauche pour lui attribuer un nom. Enid, c’était donc ainsi qu’elle devait désormais s’appeler. C’était comme si, en un seul mot, sa vie venait d’être effacée définitivement.


Enid regarda les quarante-et-un autres enfants qui semblaient aussi perdus qu’elle. A sa droite, un jeune garçon aux cheveux blonds et à l’air aimable attendait patiemment que cette distribution soit terminée. Il était légèrement plus grand qu’elle, ne la dépassant que d’un cheveu, et son visage affichait quelque chose de paisible. Sentant que quelqu’un le fixait, il se tourna vers la fillette qui rougit de s’être faite prendre. Sans s’offusquer, il lui sourit aimablement et se pencha vers elle pour lui chuchoter à l’oreille :


- Moi, j’ai hérité de Cassandre.


Il marqua une pause avant de reprendre :


- Enchanté.

- Idem, se contenta-t-elle de répondre, abrupte.

- Et tu es Enid, c’est ça ? murmura-t-il.


Enid haussa un sourcil, prête à l’applaudir avec sarcasme. Elle n’en fit rien cependant et se contenta de se détourner, mettant fin à la discussion.




Au-dessus d’elle, une enveloppe de verre recouvrait le lit où elle était étendue. La jeune fille était dans une salle d’hôpital ou du moins dans quelque chose qui y ressemblait fortement. Enid, plissa les yeux sous la violence du blanc qui s’offrait à elle. Les murs ainsi que le plafond en étaient tapissés si bien que c’en était angoissant. Dans la salle, un unique néon crépitait et s’éteignait régulièrement en un rythme saccadé. Tournant légèrement la tête sur sa droite, Enid put observer d’autres boîtes identiques à celle qui la retenait prisonnière.


Dans un accès de panique, la jeune femme commença à marteler la vitre de ses poings et ses pieds. Elle devait sortir. Cela résidait plus en un besoin viscéral qu’une nécessité absolue, mais au final cela revenait au même. Subitement, la vitre céda et se releva. Dès qu’elle se fut dégagée, Enid se redressa et laissa pendre ses jambes dans le vide. Elle arracha les tubes plantés dans sa peau et les câbles qui la reliaient à une machine et grimaça sous la douleur. Soudain, la tête lui tourna. S’agrippant au rebord de son lit, elle eut plusieurs hauts-le-cœur et s’apprêtait à rendre le contenu de son estomac. Avant qu’elle n’en eut l’occasion, une rouquine se précipita vers elle et posa une bassine entre ses mains.


Tandis qu’Enid tentait de se défaire de son mal, la jeune femme frottait son dos avec affection. Toutes deux portaient une blouse blanche d’hôpital comme unique vêtement. Autour d’elles tous les « cercueils de verre » étaient ouverts. Au total, ils étaient vingt-et-un. Vingt personnes qu’Enid était persuadée de connaître.


- Ça va aller, Enid, dit l’autre fille avec assurance et douceur. Ça va aller…




Dans le petit parc du château de Blorem, Enid, âgée de seize ans, essayait de ne pas penser au lendemain. Sa tête appuyée contre le torse de Cassandre, elle profitait des derniers instants qui leur restaient. Personne ne savait ce que devenaient les enfants qui partaient pour le futur. Personne ne comprenait vraiment ce que cela signifiait.


- J’ai peur Cassandre, se confia-t-elle.

- C’est normal, répondit-il en caressant ses cheveux. Je suis presque autant effrayé que toi... Mais tout va bien se passer, je te le promets. Quoiqu’il arrive, nous resterons ensemble. Et Hélène sera là aussi.

- Je t’aime.


Ces mots sonnaient comme une vérité absolue, l’évidence même. Et pourtant, elle se sentait toujours obligée de lui rappeler. Cassandre sourit et embrassa tendrement son front.


- Moi aussi.


Pendant presque la moitié de leur vie, ils avaient vécu en autarcie, coupés du monde extérieur. Constamment ensemble, ils avaient appris à se connaître, à se supporter et surtout à s’aimer. A présent, Enid ne reverrait plus jamais sa famille. Soupirant, elle leva les yeux vers le ciel, tentant d’apercevoir Cassiopée.




- Hélène… murmura la jeune fille d’une voix sèche.


Elle posa la bassine. La rouquine aux yeux brillants lui sourit une fois encore. Hélène avait deux ans de plus qu’elle et Cassandre. Elle avait toujours pris leur petit groupe sous son aile, comme une grande sœur sur qui ils avaient toujours pu compter. Dans la salle rectangulaire et stérile de toute couleur, Enid reconnut des visages qui lui étaient familiers, les jumeaux  Héraclès et Iphiclès, Hector, un garçon d’un an son cadet et Ismène, une fille de son âge.


- Cassandre ? demanda-t-elle.

- Il aide Achille à s’hydrater, expliqua Hélène. Et tu devrais en faire autant.


Elle lui tendit une sorte de récipient contenant un liquide qui ne ressemblait en rien à de l’eau. D’un geste de la main, elle écarta la boisson et tenta de se relever. Enid tituba légèrement mais refusa l’aide que son amie lui proposait. Elle avait trop de fierté pour se laisser assister à ce point. Se redressant avec difficulté elle se tourna vers Hélène.


- On ne devrait pas boire ça, lâcha-t-elle froidement. On ne sait ni où l’on est, ni ce que c’est.

- C’était déposé à notre attention, se défendit son amie qui avait tendance à faire aveuglément confiance.


Enid hocha les épaules et se désintéressa d’elle. Elle venait de se réveiller dans un endroit plus qu’étrange, entourée par des machines dont la technologie dépassait largement le poste minuscule de télévision de son ancien salon. D’un coup, aller vers le futur semblait avoir tout son sens. Ils avaient dormi. Dormi si longtemps qu’elle ne pouvait être sûre de l’époque dans laquelle elle se trouvait à présent.


La jeune fille secoua nerveusement la tête. L’heure n’était ni aux questions, ni aux peurs. Une seule personne comptait et c’était Cassandre. Et c’est dans cet entêtement d’avancer vers lui, désirant sentir son corps contre le sien, qu’elle ne vit pas que quelque chose clochait.


De sa voix éraillée, elle appela celui qu’elle avait eu si peur de quitter. Doucement, il se détourna du garçon qu’il tentait de réconforter pour lui faire face. Cassandre fit quelques pas en avant, les yeux humides et se précipita pour serrer Enid dans ses bras. Et lorsqu’ils furent enfin réunis elle, sentant son cœur battre à la chamade et lui, enfouissant son visage dans son cou, ils comprirent que rien n’était perdu. Ils allaient vivre. Ensemble. Ils le savaient.


-Tu m’as manqué ! soupira-t-il. Et pourtant, j’ai l’impression que ce n’est qu’hier que nous nous sommes quittés.


La gorge sèche de n’avoir rien bu, Enid ne put qu’acquiescer. Le bonheur était un sentiment si exaltant qu’y nager pouvait être presque effrayant. L’espoir, quant à lui, était tout aussi dangereux. Mais son caractère éphémère était le plus terrible.


Cassandre l'étreignit à nouveau. Enid était bien à présent. Elle n’avait plus peur, elle était sûre d’elle. Mais rien n’allait plus aller. Rien. Lourdement, Cassandre s’affaissa. Surprise, la jeune fille se cambra pour supporter son poids et regarda tout autour d’elle. Tous, sans exception, retombaient dans un sommeil lourd. Devant elle, Hélène tentait tant bien que mal de rester éveillée et, appuyée contre un lit, elle tendit la main vers Enid et murmura :


-Fuis !


Avant de s’écrouler au sol et de perdre connaissance.






SYNOPSIS :


1984, Royaume-Uni. Partout dans les quatre Etats qui le composent, des enfants sont arrachés à leurs foyers pour intégrer des Académies dont personne ne connaît le but. Une poignée de jeunes se retrouve donc dans des établissements sans aucune raison apparente de leur présence. Là-bas, on leur donne un nouveau nom, une toute nouvelle identité. Enid, anciennement Maria Toparn, fait partie de ces enfants et elle est envoyée dans la Treizième Académie. Là-bas, elle rencontre Cassandre, un garçon dont elle tombera amoureuse, Hélène et beaucoup d’autres enfants dont les nouveaux noms semblent tous les relier.


Dès 1980, des scientifiques du Gouvernement découvrent que 2012 signe un changement radical pour leur pays et le reste du monde. Une météorite qui passe juste à côté de la Terre, la frôlant de quelque centaines de kilomètres seulement, va changer à tout jamais la face du monde. Les failles de la croûte terrestre vont se mouvoir de façon à modifier radicalement la Terre telle que nous la connaissons et la fonte des eaux va redessiner la carte de l’Europe et des autres continents. Ces scientifiques décident donc, sous l’ordre des plus hauts dignitaires du Gouvernement, de plonger des enfants aux capacités exceptionnelles dans un sommeil de quelques milliers d’années.


Dans le futur, le Royaume-Uni s’est refermé sur lui-même et s’est alors forgé une nouvelle civilisation qui, coupée du reste du monde, est parfaite. Parfaite ? Peut-être pas autant qu’on le croit. Entre 2 946 et 3 002, des guerres civiles ravagent le pays. C’est alors qu’Utopia, un réseau social qui permet au pays de garder un œil sur sa population, est créé. La nativité, le travail, les activités, les fréquentations, tout, absolument tout est contrôlé selon les désirs d’Utopia et de ceux qui le dirige. Tous les habitants du pays sont marqués d’un symbole semblable à un code barre qui leur permet d’évoluer dans cette société.


Depuis le 22 février 2022, un groupe de vingt-et-un adolescents est réveillé tous les vingt-six ans. Ils deviennent alors les têtes pensantes, la fraîcheur du pays. A chaque nouvelle vague, les anciens ‘’Enfants du passé’’, enseignent et conseillent les nouveaux dans un cycle incessant. Ils apporteront le savoir, la mémoire et l'autorité dont le pays a besoin. Au départ, ils sont placés dans les familles les plus méritantes des hauts placés d’Utopia qui les élèvent comme leurs propres enfants et peuvent ainsi profiter du privilège de dérober à la politique de l’enfant unique.




Enid se réveille dans le quarante-neuvième groupe, en 3 296. Elle et ses vingt autres camarades se retrouvent prisonniers dans une salle d’hôpital sans savoir où ni quand ils se trouvent. Etant de nature méfiante, la jeune fille est la seule à ne pas s’hydrater. Heureusement pour elle car, les uns après les autres, ses amis retombent dans l’inconscience, la laissant seule. Une seule idée s’empare d’elle : fuir. Cachée derrière un des lits, elle attend. Et lorsque des hommes en noir, armés et terrifiants pénètrent la pièce, elle en profite pour s’échapper. Dehors, elle se perd dans une Londres qu’elle ne reconnaît pas, tentant d’échapper à cette armée d’hommes qui se sont lancés à sa poursuite. Pourtant, une chose l’importe. Elle veut retrouver Cassandre et ses amis.


Déambulant dans les rues sombres, elle finit par rencontrer Elijah, un jeune homme disant appartenir à la résistance dont elle apporte peu de crédibilité. Malgré ses explications sur ce qu’est devenu le Royaume Uni, Enid ne change pas d’avis et compte bien se jeter dans la gueule du loup pour venir en aide à ses amis. Elijah finit par accepter de l’y accompagner même si Enid continue inlassablement d’échapper à la vigilance du garçon et de sa bande qui ne lui inspirent absolument pas confiance. Mais alors qu’ils sont retrouvés par les hommes en noir, Elijah prouve qu’il est du côté de la jeune fille et celle-ci accepte donc de se laisser guider à travers la cité futuriste.


Grâce à lui, Enid rencontrera de nombreuses personnes comme Adèle ou encore Jim avec qui elle se liera d’amitié. Elle rencontrera aussi Hanaé Toparn, la descendante de son petit frère. Elle se retrouve donc l’ancêtre d’une femme qui est pourtant plus vieille qu’elle qui la cachera quelques temps.


Elijah l’aidera aussi à se munir d’une fausse identité que l’une des connaissances du garçon qu’ils rencontreront sur leur route lui tatouera. Bafouillant la loi, poursuivis par les hommes en noir, ils parcourront Londres défiant la vigilance d’Utopia qui tentera par tous les moyens de leur barrer la route. A la fin de leur rude périple, ils parviendront à pénétrer le bâtiment où sont retenus les amis d’Enid. Et, alors qu’elle parvient à retrouver Cassandre, elle commence à douter de ses sentiments. Entre Elijah qui a risqué sa vie pour elle et qui accepte de la laisser repartir avec ses amis, et Cassandre qu'elle aime comme par convenance, elle ne sait plus quoi faire.


Et alors que tout semble s’arranger, le piège se referme sur Enid qui se retrouve aux mains de l’ennemi. Elle peut enfin mettre un nom sur le principal chef des vingt anciens : Skandar Bens qui est épaulé par Mr. Hopkins. Enid découvre alors que sa fuite n’était qu’une mascarade, un jeu pour amuser le public. Car à chaque fois que vingt-et-un enfants se réveillent, seuls vingt sont importants pour Utopia. Le vingt-et-unième n’est là que pour divertir les foules. Enid a donc été trompée, depuis le début et Elijah n’était qu’un acteur, un personnage qui devait l’aider à pénétrer dans le bâtiment principal d’Utopia sans se faire tuer. Et c’est sur cette désillusion brutale que se finit le premier tome, avec Enid et ses amis, prisonniers d’Utopia.




Dans les tomes 2 et 3, Enid se retrouve placée dans un foyer. Elle a tout oublié, pensant être l’enfant des parents qui l’ont adoptée. Faisant partie des privilégiés, elle poursuit des études aux côtés de ses amis. Avec Cassandre, elle vit une paisible histoire d’amour. Mais lorsqu’un jeune homme mystérieux disant s’appeler Elijah vient l’aborder, presque la harceler, Enid commence à douter de ce qui lui semble être la vérité. Peu à peu, ses souvenirs reviennent et elle tente de raisonner ses amis pour leur faire comprendre.


Enid finit par rencontrer Liberna une des têtes de la résistance. Elle continuera à jouer son rôle à l'université, tentant de renverser Utopia de l’intérieur à l’aide de ses nouveaux alliés et d’Elijah qui l’a retrouvée. Mais elle finira par être découverte et devra fuir. Cassandre la suivra ainsi que les jumeaux Héraclès et Iphiclès qui lui sont fidèlement attachés, mais pas Hélène qui, ayant une foi aveugle en ceux qui s’occupent d’elle, trahira son amie.


Alors que la résistance commence une lutte sans merci contre Utopia, prenant les civils dans le conflit meurtrier, Enid épaulée par ses amis ont pour mission de retrouver le ‘’tunnel qui mène à l’extérieur’’. Car même si Utopia démentit et dit que le monde dehors n’est que désert, sang et mort, Liberna et les résistants savent que ce ne sont que des mensonges. Ils vont donc chercher le tunnel qui passe sous la manche et qui permettra de rejoindre ce qu'on leur a dit être le continent. 




BIBLE DES PERSONNAGES :


Enid : Héroïne de l’histoire, elle a seize ans lors de son réveil. Vingt-et-unième enfant, elle se démarque et par sa force d’esprit et par son manque de confiance en elle comme en autrui. De taille moyenne et aux formes inexistantes, elle reste tout de même impressionnante, surtout lorsqu’elle fronce ses sourcils aussi sombres que ses longs cheveux, cachant ainsi ses yeux clairs comme la lune. Elle a le nez retroussé déformé par plusieurs coups résultant d’un passé tumultueux et ses pommettes saillantes ne font que renforcer la force qu’elle dégage. D’origine Gagaouze, elle est typée mais est, autant dans sa tête que dans son cœur, Anglaise jusqu’aux ongles.

Son père,  Grigore était un policier renommé de Londres, sa mère, Annie, une femme au foyer. Elle avait un petit frère du nom d’Alexei . Lorsqu’elle était petite, son père lui a appris à tirer et à se défendre ce qui l’aidera dans son aventure contre Utopia. Enid est une jeune fille refermée qui n’est ni aimable, ni souriante. Elle a un grand sens de la loyauté et n’hésitera pas à foncer tête baissée pour venir en aide à ses amis.


Cassandre : « Ame sœur » d’Enid, il a lui aussi seize ans à son réveil. C’est un garçon bien bâti, aux cheveux clairs et au sourire charmeur. Pourtant, il n’a rien d’un Don Juan et consacre tout son amour à la jeune fille. Comme une route toute tracée, ils ne se sont jamais demandé pourquoi eux. C’est ainsi et pour Cassandre qui se pose rarement des questions, c’est parfait comme ça. Contrairement à Enid, c’est quelqu’un de très sociable et agréable. Il est aimable et va souvent vers les autres. Il n’y a chez lui aucune volonté de rébellion et est en quelque sorte la figure de l’aliénation même. Si les supérieurs exigent quelque chose de lui, il ne peut s’y refuser.


Elijah : Comédien engagé par Utopia pour guider Enid à travers la nouvelle Londres, il est né pour être un rebelle. C’est ainsi qu’il passe d’ailleurs aux yeux de la jeune fille lorsqu’il lui promet de l’aider à retrouver ses amis. Après cette partie où il n’en joue que le rôle, il finit par se détacher d’Utopia et d’entrer définitivement dans la résistance avec laquelle il flirtait déjà. Grand et agile, il a dix-huit ans et a un côté mystérieux qui ne peut que plaire. Il a un nez long et les yeux très sombres comme ses cheveux qui sont d’un noir corbeau. Il est courageux, voire parfois inconscient et ne sait pas toujours où sa loyauté doit aller. Il est gentil mais le cache et préfère montrer le côté désagréable de sa personnalité.

La famille d’Elijah est à l’image de la famille parfaite, ce qui explique qu’il ait été choisi pour tenir son rôle. Sa mère travaille à la banque des « Marques » et son père dans les bureaux même d’Utopia en tant que secrétaire d’état. Il a une petite sœur qui s’appelle May et qui est dans un collège de classe une (les plus prestigieuses).


Hélène : Amie d’Enid et Cassandre, elle a dix-huit ans lors de son réveil et est la plus vieille de son groupe. Grande sœur auto-proclamée de ses cadets, elle est d’un instinct maternel étouffant qui frôle l’extrême. Elle est rousse et aux formes harmonieuses. Ses hanches sont larges contrairement à son esprit étriqué qui la pousse à faire aveuglément confiance. C’est pourquoi elle restera auprès d’Utopia, abandonnant Enid et les autres.

Héraclès et Iphiclès : Ils sont les jumeaux du groupe et ont quinze ans lors de leur réveil. Très complices, ils sont d’un naturel farceur et sont ce qu’on peut appeler des bienheureux. Rien ne les froisse, rien ne les contrarie. Petits et fins, ils ont tous deux des cheveux clairs et les yeux marron. Appréciant énormément Enid, ils la suivront dans la résistance et prendront un plaisir à détruire la société et ses convenances.


Adèle : Agée de dix-sept ans, Adèle est l’une des figures de la résistance. Connaissant Elijah depuis sa tendre enfance, elle leur viendra en aide à de nombreuses reprises. Petite aux cheveux courts et à l’esprit très carré, elle reste très hautaine et ne s’entendra pas vraiment avec Enid. Mais si l’on cherche bien à la connaître, on se rend compte qu’elle a un grand cœur et se bat pour ses idées malgré le danger dans lequel ses actes peuvent l’embourber.


Hanaé : Elle est la descendante directe du petit frère d’Enid. Agée de vingt-sept ans, elle cachera un moment Enid car même si cela pourrait la mettre dans une position délicate elle a un sentiment familial et solidaire très développé. Hanaé est asiatique, plus précisément d’origine japonaise.


Skandar Bens : Actuel leader de l’ancien groupe des vingt-et-un, le quarante-huitième exactement, il est à la tête d’Utopia. Il aime assurer son autorité même s’il est dans l’illusion d’avoir les rennes d’Utopia alors qu’il n’en est rien. Grand et séduisant, il est l’image parfaite de la société, l’idéal humain.


Hopkins : Le seul survivant du quarante-septième groupe des « enfants du passé ». Il est l’assistant personnel de Skandar qu’il manipule avec agilité. Agé de cinquante-deux ans, c’est un homme à la barbe grisonnante et à l’esprit fermé. Il se contente de suivre ses propres décisions sans tenir compte de l’avis des autres qui ne feraient qu’affaiblir son pouvoir et son autorité.


Libertas : Elle était la petite amie de l’ex numéro vingt-et-un qui a échoué et est mort lors de la dernière relève. Elle a déjà rencontré Enid dans le premier tome sous une fausse identité et se révèle au grand jour après cette aventure. C’est une femme forte aux cheveux courts et à la mâchoire prononcée. Ayant très mal vécu la perte de celui qu’elle aimait, elle a fini par se rebeller contre Utopia et mène dès lors une lutte pour le renverser.


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