VERTIGE

Patrick Gonzalez

Quitté les hauts talons, elle a hissé sa bouche,
capturé d'un seul coup, mon âme à ses lèvres.
Quand nos langues soudées, ivres de nous, se touchent,
inventent une rencontre, où le désir se lève.

Sous le voile léger, sous la fine dentelle,
les petits seins heureux et leur belle frimousse,
sont au creux de mes mains, chaude petite housse,
offerts, délicieux, à moi pauvre mortel.

Suivi la courbe folle, à ses hanches, ses reins,
ce cou qui se renverse, ses jambes douces, enfin.
Je voudrai être pieuvre, avoir mille bras,
pour caresser ce corps, de partout à la fois.

Quand elle a pris ma main, choisit les doigts agiles,
pour guider avec soin, doux esclaves, dociles,
entre les cuisses tendres, découvert, le calice,
lorsque le plaisir se glisse au petit dôme lisse.

Ensemble, tous les deux, poursuivant ce voyage,
l'un à l'autre attachés par ce brulant cordage,
collés, indivisibles, comme amant et amante,
laissons aller nos cœurs au plaisir qui nous hante.

Nos corps enchevêtrés comme lianes géantes,
ensemble, amoureux, d'une lente impatience,
dormons, enfin, tous deux, au soir qui s'élance.

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