Vestale

Médée M.

La jeune fille et la mort
Je contemplais en clair-obscur
ma peau abrasée sur les draps étoilés
récitant en secret dans mon coeur apaisé
d'anciennes formules qui soulèvent le sang
et inondent la bouche de salive étincelante.


Comment ferais-je si celui dont le bras
repose du mon flanc escarpé venait à savoir
mes inavouables sortilèges, le sens de mes caresses inventées
par l'incendie de mes membres, mon souffle embrasé
et la fissure que sa beauté a faite dans ma psyché?

Du fond mélancolique de mon imagination
Par un héritage ancien de siècles d'accouplements
Je connais mon office et je connais sa fin :
sur l'autel de ce lit ce sera mon corps immolé
chaque fois que de mon âme débordera l'amour interdit.

En attendant je compte sur ses doigts endormis
les jours déjà passés sans qu'il découvre la folie
d'un désir dissimulé sous une tendresse fragile,
la peine de ce qui ne sera jamais partagé et
l'illusion que je pourrais faire autrement qu'en mourir.


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