Vieille meuf story

nouontiine

C’est l’histoire d’une vieille meuf.

Une vieille meuf du genre SAD (Sans âge déterminé).

Elle en a marre de se taper que des fatigués, alors un beau jour comme un autre, elle décide d’aller faire sa folle en bas de la rue.

Elle se sape bien, se peinturlure d’une main sûre et chausse ses escarpins rose bonbon, assorti à son pantalon jaune tigresse. Elle ajoute un foulard léopard dans sa tignasse et ça flashe grave, mais elle, elle se croit dedans et sourit de toutes ses dents genre « aujourd’hui, je vais tout casser ! ».

Elle se matte dans la glace, tâte son gros popotin et se trémousse, très contente du résultat.

Elle veut prouver à ses copines, que son cul à elle aussi est capable.

Elle descend cahin-caha les marches défoncées de son bloc et s’avance dans la rue (mimer le déhanchement de la go).

Là, elle tombe sur un gamin qui lui demande : « Eh m’dame, c’est carnaval aujourd’hui ? Pas cool hein, fallait prévenir ! ».

« Eh, toi-là, si tu continues à insulter les gens comme ça au hasard, je vais te gifler ô ! », qu’elle lui crie avec des regards plein de mépris.

Elle continue donc son chemin, coincée dans sa dignité et croise son amie Annick LaTique.

« Oh copiiine ! On dit quoi ? Mais toi là, tu t’es sapé dêh ! siffle Annick LaTique admirative. Mais où donc vas-tu comme ça ? »

« Je promène mon popotin ma chère. Faut pas se laisser aller hein ? Moi j’ai faim dêh !

Mais et toi, tu fais quoi là si loin de ton coin ? ».

Alors sa copine LaTique lui dit :

« Galère deh ! On t’a pas dit ? J’ai dû déménager là, urgentement !

Mais siiii, j’ai lu dans le journal que les accidents de la route se passaient à moins de 5 min de la maison et moi j’ai eu peur deh ! Alors je suis vite partie hein...! ».

Notre vieille meuf compatit : « Eh LaTique ! Tu as raison ô. La vie est devenue trop danger hein, mais il faut grouiller pour s’en sortir... Du courage ma co-pine.

Bon, La Tique moi je dois aller hein, j’ai affaire à faire ».

Donc elle poursuit son chemin, toujours cahin-caha, parce que la stabilité sur des aiguilles c’est pas évident, surtout quand on trimballe en plus tout son derrière.

Donc, elle avance et tombe sur Salif l’ancien.

Dans le quartier, on l’appelle comme ça, parce que plus personne ne sait au juste quel âge il a, ni depuis combien de temps il va à l’école.

« Hey, Salifo, on dit quoi ? » qu’elle lui dit avec ses manières.

« Aï, je suis vénère. Je me suis encore fait virer t’as vu.

-- Han han, dit-elle en secouant sa grosse tête.

-- Naaaan je te jure sur ta tête, c’est pas moi ! Moi, j’étais tranquillement assis dans mon coin t’as vu, pépère et tout et là, le prof il vient et cash il me dit « obtempère ! ».

Obtompère, obtompère, ben moi je lui dis nique ta mère hein... Et là il m’vire, normal.

Alors moi j’ai la rage hein, parce que les profs ils sont devenus ouf hein, ils respectent plus rien maintenant. Sont des malpolis.

-- C’est vrai qu’il a pas à mal parler de ton père comme ça hein. Pas bon du tout deh !

Mais ça va aller Salifo. Du courage hein ».

-- Mouais... mais toi-là, tu t’es ficelée comme ça là pour aller où ?, demande Salif et elle, elle fait style :

-- Nooon ça là ? Mais ça, c’est rien, c’est habits de tous les jours ça. Mais ça te plaît ? qu’elle lui demande

-- Mouais. C’est façon-façon, sûr qu’on peut pas te rater !

-- Eh Salif, toi tu es un bandit hein ! qu’elle lui dit toute flattée.

Mais Salif lâche pas l’affaire et insiste :

-- Mais dis-moi, tu vas où comme ça ? Tu crois tu vas trouver un mari ou quoi ?

-- Et toi, tu crois tu vas gagner diplôme là encore à ton âge ? répond notre meuf aussi sec.

-- Eh la go, faut pas te fâcher comme ça là. Y en a à ton âge, elles font plus cadavres que toi hein !, dit Salif pour être gentil, mais elle, elle s’énerve :

-- Salif tu es un faux type ! Je n’ai pas ton temps moi hein. Tu vaux même pas le grain de riz que ta mère elle te donne là.

-- Et toi là, espèce de vieille meuf fatiguée, faut pas mettre ma mère dedans hein. Ma mère, elle est tranquille avec son mari. Elle a pas besoin de faire sa folle comme toi hein.

Elle s’engaste : « Ferme ta vilaine bouche de margouillat, sinon je vais venir te chicoter ô. Vau-rien ! 

-- Mais quitte là-bas ouais fadade ! C’est pas moi j’ai commencé à parler avec toi hein, crie à son tour Salif.

Elle s’en va alors de tout son poids en lui jetant des « faux-types ». Elle fait quand même attention à ne pas faire de gestes trop brusques parce que son pantalon est tellement serré qu’il menace de se déchirer à tout instant.

Comme elle n’a toujours pas flairé de poisson, même un poisson pourri, parce qu’elle a compris que dans ce monde, si tu fais trop la difficile, tu vas moisir seule dêh !

Alors elle décide de pousser la promenade jusqu’à la place du marché où elle découvre à sa grande catastrophe que se tient un rassemblement contre l’interdiction du voile intégral !

Mauvais plan ! Très mauvais plan !

Elle va se faire allumer, elle qui ressemble déjà à un lampadaire !

Elle essaye de s’esquiver mais manque de pot, elle tombe sur sa nièce et son équipe :

« HÉ tantie, qu’est-ce qui t’arrive ? T’as abusé de la cola ou quoi !? Tu viens manifester dans cette tenue toi ? ».

Galère, galère !

Mais notre go ne se laisse pas démonter et improvise : « Mais oui, ma fille, mais OUI ! Qu’est-ce tu crois, que je me promène peut-être ? ».

« Mais tantie, t’as pas compris ou quoi ? C’est une marche pour la pudeur, pour le port du niqab et toi, toi on dirait que tu t’es échappé d’une maison close !

« Mais si, ma fille !, qu’elle insiste. Si, si, si ! Walaï, moi si je suis venue dans cette tenue ô, c’est pour montrer comme le monde il est devenu gâté dêh ! Parce que si chacune elle fait ce qu’elle a envie, c’est la porte ouverte à toutes les fenêtres hein ! Alors moi, tantie, je dois montrer l’exemple aux jeunes ô. Montrer que si tu caches pas ton corps ô, c’est Dieu en personne qui va descendre te punir ô ! Et moi, je vais aux charbons là, je me sacrifie dêh ! Wa-laî ! ».

Et comme, elle n’a plus le choix, elle bombe le torse, remue les fesses et dans sa tenue de tigresse, elle prend la tête du cortège de la pudeur en clamant des : « La fin du monde est porsche ! ».

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