Violent retour d'amnésie rancunière.

compteclos

Et ton sourire, Mélancolie,

Et nos rires, Amnésie,

Et cette chanson que tu me fredonnais, Envie,

Et toutes ces filles autour de toi, Jalousie,


Il y avait cet infini mal être de cet amour inconditionnel,

Cet amour infini, irrationnel,

Nous ne savions voler que de l'autre, par ses ailes,

Nous ne savions nous aimer que cachés, de l'Éternel,


Candeur de mes ardeurs,

Toi tu cambrais tes reins sans pudeur,

Sur mon corps écroué, mon âme sœur,

Et tu calmais tous mes pleurs,


Nous étions un, nous étions nous,

Nous étions l'un, nous étions le tout,

Qui régissait l'Univers,

Qui faisait tourner la Terre,


Mais l'amour s'en va toujours un beau jour,

Il me reste l'odeur de ton parfum, couleur pourpre,

Il me reste nos caresses, celles que je glissaient dans ton cou,

Il me reste notre richesse, sans le sou,



Il n'y a plus que les marques, sur un verre de tes lèvres,

Sur la table en liège,

Il n'y a plus que tes affaires qui traînent,

Dans le couloir beige,


Il n'y a plus que moi et moi seule,

Sans épaules sur lesquelles poser mon linceul,

Blanche tel un cadavre,

Diable ! Suis-je donc si macabre ?


Je déambule dans cette si grande maison,

De tes niaiseries dans tous les recoins, à foison,

Et je revois nos mains, danser sur ce violon,

Et je me rappelle de la perfection de nos ions,


Ensemble, camouflés du monde,

Ensemble, persuadés que la Terre n'était pas ronde,

Calculs mathématiques en sursis,

Amour, je t'en prie,


Reviens partager mes nuits et ma folie,

Reviens danser sur mes calomnies,

Ma sensibilité réduite,

J'ai l'âme en lambeaux pour ne pas dire détruite.

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