Voitures à chevaux
aile68
Oui, y avait des voitures à chevaux qui passaient en bas de chez nous où l'on habitait avant, et puis la Vierge les jours de fête. C'était la fin d'une époque où l'on faisait encore des processions pour voir couler la fontaine du village, les bigotes et quelques bons paroissiens y croyaient, ils suivaient le curé et la statue de Marie d'un air contrit et pieux, ils n'aurait toléré aucune fausse note à leur prière.
Le samedi matin on allait au marché avec la tante Lulu, elle et moi portions un panier en osier, où nous mettions avec soin les bons légumes qui allaient servir pour les repas de la semaine, les oeufs nos poules en pondaient suffisamment quant aux fruits, on les cueillait dans le verger, on avait entre autre un magnifique poirier et un figuier dont les branches partaient dans tous les sens. C'était la fête au jardin chaque fois que l'on y allait. Jamais terre n'a été si bien travaillée, cultivée, Papa était un bon mari et un bon père de famille. Il aidait sa femme à la maison, jouait avec ses enfants et les faisaient rire, c'est ce que je retiens le plus.
Il aurait voulu avoir des chevaux, il se contentait mal de son âne gris, c'était pourtant une bonne bête, forte et, obéissante, contrairement à ce que l'on croit. Il l'avait acheté à son voisin, un riche propriétaire terrien pour qui l'argent était Dieu, il disait que tout s'achetait même le bonheur et la santé.
(à suivre)
Un récit qui me rappelle le temps que je passais avec mon grand père. On appelle ça "authenticité" aujourd'hui ... C'était bien en effet :o)
· Il y a plus de 2 ans ·daniel-m
Des temps idylliques, hâte de lire la suite.
· Il y a plus de 2 ans ·Cette France là n'existe plus hélas, on a décimé les paysans.
Christophe Hulé