Volontaires

pacha

L'impuissance du soldat face à la folie de l'homme.

Engagés volontaires, se donnant sans réserve,

Ils acceptent en silence, les missions, les souffrances,

Pour eux, tout simplement ; c'est ça, aimer la France,

Et y laisser leur vie ? Pourvu que cela serve !

 

Missionnaires insouciants, ils quittent leur confort

Pour gagner des contrées enragées par la guerre

Naufragés volontaires parmi de pauvres hères.

L'humanité s'éteint, mais eux y croient encore !

 

On leur avait promis de combattre l'ennui,

Ils ignoraient qu'en fait, et sans le moindre tort,

Ils iraient aux frontières hideuses de la mort,

Y côtoyer le diable, et s'en faire un ami !

 

Les voici donc ici, qui veillent sur ce gourbi,

Sur cette prison honnie, de la terre plein la bouche,

Contemplant l'horizon, ces murs gris que l'on touche

Monsabert : c'est l'Eden, d'un pays en folie !

 

Ce pays si meurtri, cet arpent en fusion,

Est désormais leur gite ; cette nation démolie

Au nom de la lumière, professe la chienlit,

L'affrontement des hommes…leur extermination.

 

Le soleil s'acharne sur ces hommes de fer,

Dont les corps las ploient, bouillant sous la cuirasse

Les casques trop serrés, ces irritantes nasses, 

Et au fond de leurs gorges, un sale goût amer.

 

Contemplant amusés l'au-delà du rempart,

Les soldats en sourient,  magnifiques guerriers !

Ces corps désagrégés, ces minarets troués…

La mort est leur complice !  Et affûtent leurs poignards.

 

Et lorsque la nuit vient, ils enfouissent dans la terre

Tous leurs doutes, leur dégoût, ce qu'ils ne peuvent pas faire

Dans ce pays pourri, cette terre de misère 

Et pleurent sans répit …Bienvenue en enfer !

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