Volupté

Ils sont jamais pressés ces deux là.
Comme si l'aurore les attendaient pour se lever. Comme si les étoiles les avaient adopté. Le soleil retenu captif de leurs corps enlacés. De leurs doigts entremêles naissent un cocon d'intimité.Brume en fleurs d'orchidée.

Hors d'atteinte, au loin enveloppé par la senteur de l'oubli. Le souffle de l'encore  attise leurs rêveries. La candeur de la flamme frôleront leurs graines d'effervescence. Lumière gracile, relief de leurs paupière alanguies.

Pourtant, ils ne se sont pas endormis. Assoupir les mots. Les gestes chuchotent une chorégraphie. Là où les paroles peinent et s'amenuisent en suspension.
Frêle dissipation des lendemains. Sentier vers un ailleurs à quatre mains.
Peut être plus, ils ne se le demandent pas. L'envie cadence leur escapades. Esquisse qui s'égarera sous la volupté des draps.

Elle écrira. Au dos d'un ticket de caisse.Qu'ils s'éloigneront. Encore un autre horizon. Où il n'aura rien à craindre... hormis les vagues de l'ignorance.Il lui dira, lui chantera l'avenir en fouge et déraison.

Ensemble, ils imagineront refaire le monde à leur façon.Les obstacles s'inclineront devant l'amour de la passion.Bientôt,ils ne seront plus que deux ombres sur le chemin , les deux voudront reprendre aux prémisses de leur idylle.

Ils ne retrouveront que les cendres dispersés dans la nuance sépia d'une photographie écornée. Quelques uns se souviendront du bruit de leurs rires. Voile d'euphorie, ivresse des peut être, consommation de chimères qu'on aurait presque cru réelles.