Vous me lirez peut être...

azad

Vous me  lirez peut être,

Moi du haut de ma fenêtre

Qui regarde le temps,

Regarde le  vent,

Et aussi la tempête.

Vous me lirez peut être,

Si je dépose mes mots

A vos pieds rafraichis par  le temps.

Du haut de ma  fenêtre, derrière mon rideau blanc relevé légèrement

Afin que mon regard couvre mon territoire.

Moi, qui domine  mon Univers.

Du haut de cette fenêtre et ce malgré le temps,

Je vous regarde vivre.

Ce n’est pas toujours simple

De comprendre pourquoi,

Tous les matins, les uns, les autres

Passent en courant.

Et que le soir venu,

Ceux-là même qui couraient

Semblent courbés sous le poids du monde,

Du haut de ma fenêtre,

Bien calé dans mon fauteuil roulant,

Pas fatigué de ma journée sans fin,

De mon jour  sans teint…

Je vous compte mes amis, inconnus certes, mais si précieux pour moi.

Hier la dame d’un peu plus haut dans ma rue, ne travaillait pas.

C’était  son jour de repos.

Voyez-vous qui elle est ? Non ?

C’est cette dame qui chaque matin fait une pose devant ma fenêtre,

 Se retourne vers chez elle,

 Et d’un signe de la main , fait  une dernière caresse , de loin à l’un des siens.

C’est  juste un instant, car sa course folle reprendra son élan.

Tiens voilà le monsieur d’en face, son épouse l’accompagne,

Constante sur le bas de sa porte, pour le baiser du jour.

Celui du jour qu’il ne passera pas  prêt d’elle.

Et moi, je suis content de savoir mon monde

 Là, sous ma fenêtre

Par contre je suis inquiet de ne plus voir cette enfant tenant sa grand-mère par la main.

Comme tous les matins.

Le jour ou elles sont revenues.

Une grande enveloppe sous le bras,

La bleue d’un cabinet de radiologie.

Le pas n’y était plus.

Cela  sonnait creux, comme l’inquiétude qui montait

A l’avenir, je serais vigilant, juste pour  elles.

Et quand l’enfant s’en ira un matin d’école,

Quand le corbillard sera parti bien alourdi,

J’aurais compris.

Qu’une de mes amies est bien seule….

Et qu’un quelque chose sera à tout jamais changé

Dans sa façon de sautiller, et aussi de sourire.

Moi, assis dans mon fauteuil,

Juste là, derrière ma fenêtre au rideau blanc….

                                                                                                          Azad

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