Vous ne saurez rien 1.1 : le miroir
janteloven-stephane-joye
Vous ne saurez rien de moi 1.1 : le miroir.
… Leur jeter la pierre serait si facile : c’est toujours la faute de quelqu’un après tout et pourquoi accabler un plus petit que soi, un moins chanceux, un mal aimé, un moins que rien, alors qu’on les a sous la main, enfin, virtuellement, soyons clair !
Un brin de jalousie, un soupçon de ras le bol, un énorme zest d’injustice, un coup bas de plus, une blessure de trop puis le mépris, la haine et leurs petits cousins dégout et méfiance qui débarquent ou pire, le renoncement et l’abandon de soi.
Sans oublier cette rengaine du « pourquoi ? »… qui reste, sournoise et alanguie, fourbe et incrustée : pourquoi ce sont toujours les mêmes à qui tout réussit, pourquoi la roue semble refuser de tourner, pourquoi ne pas avoir certaines faveurs, alors que d’autres ne savent plus quoi en faire, pourquoi eux, pourquoi lui, pourquoi elle…et pas moi ?
La faute à un jour sans, encore, une rencontre qui ne se fait pas, dommage,…mais non, c’est à cause de la chance qui choisit toujours les mêmes évidemment et …iniquement !
Et puis, la faute aussi au physique ou à la famille… mais oui, quand on est bien né, tout est tellement plus simple, tellement plus facile avec toutes ces portes qui s’ouvrent sans même qu’on ne les pousse, ces coups de mains qui arrivent sans même les avoir demandés, ses opportunités qui déploient de jolis tapis rouges sans même que l’idée de les dérouler ne nous soit venue. Sans oublier que l’argent appelle l’argent et qu’il rend tout les impensables probables et possibles : le syndrome Caliméro pour résumer ! Et tout est vraiment trop injuste !
Ridicule !
Comment ça, ridicule ?
Au diable l’injustice, me diraient et me disaient certains « profiteurs » ! Ta condition peut changer… à condition, justement que tu le veuilles vraiment ! Ta vision des choses est altérée par ton manque de confiance en toi et tu le sais tout comme moi : « quand on le veut, on peut !», il suffit d’y croire, de se donner les moyens, de s’ouvrir au monde tel qu’il est et de décider de croquer la vie plutôt qu’elle ne te cuise, à petit feu, ou à gros bouillon, pour finir par te manger et bouffer ton petit confort quotidien ou le peu de plaisir qu’il te reste encore.
Ben, voyons !
Mais si !!! Et de tous les dictons, de tous les dogmes ou citations, le seul qui vaille vraiment le coup est celui que tu fais tien.
Et ta sœur !
Écoute-moi !!! Fais ce que tu veux de la vie, plutôt qu’elle ne fasse ce qu’elle veut de toi et vis, vis plus que tout, vis chaque moment, chaque seconde, vis chaque désir, chaque petit bonheur, chaque mélodie, chaque douceur comme si ils étaient les derniers ou les premiers d’une longue série ! Etouffe toi des instants sucrés, du nacre d’un coucher de soleil, du rire d’un proche, d’une larme qui glisse lentement sur une joue délicate, d’un soupir délicieux, d’un met rare, enivre toi de tout ce que tu peux, d’un parfum sensuel, d’une rime évocatrice, d’une note inconnue, d’un regard attendri et mets de côté tout ce qui pourrait te freiner, fais de tes chagrins une bonne occasion de rebondir, des douleurs une raison de t’abreuver encore plus de la chance que tu as d’être là, même si ta santé défaille, trouve en toi les lueurs qui guideraient tes pas vers ce qu’il y a de mieux ou de plus doux, que ce soit une petite paix, un souffle de vent léger, une chanson triste, un trop plein de mélancolie ou un brin d’amour tendu sans autre but…
Car après tout, il y a toujours plus malheureux que soi, et ça n’importe quel miroir croisé par hasard pourrait te le dire, à toi et à tous ceux qui comme toi se contente de ce qu’ils ont ou de ce qu’ils n’ont pas. Il suffit de le regarder droit dans les yeux, le miroir… qui sont en fait le reflet des vôtres, d’yeux ! Mais, si, il faut essayer et vous verrez. Il vous dira, combien vous vous sentez seul ou combien votre vie vous semble inutile, ou à quel point vous ne servez à rien…ou à quel point vous ne vivez qu’au travers la vie des autres. Il vous glissera aussi, un rien dédaigneux, tout le mal qu’il pense de votre physique, de votre peau abîmée par le temps ou par l’irruption soudaine de boutons, aussi vilains qu’impromptus à la veille d’une journée oh combien importante ! Il vous dira aussi que votre teint est pâle, que vous êtes fatigués et las, que vos yeux sont aussi expressifs que ceux d’un gentil bovin dépressif et que décidemment, il faut faire quelque chose pour le poulpe capillaire qui vous sert de chevelure…
Mais, il vous soufflera aussi parfois à l’oreille que tout peut se produire, que justement ça n’arrive pas qu’aux autres et qu’après tout, vous avez tout ce qu’il faut en vous, tant de ressources, du talent, un don, une chance, un petit rien qui peut faire les grandes choses, ce petit grain de folie ou d’assurance qui peut faire de vous quelqu’un d’autre ou qui a fait de vous quelqu’un de bien, sur qui on peut compter et sur qui on compte, cette personne qui sait écouter, qui sait consoler, qui sait entrainer ses proches vers un ciel plus ensoleillé ou un avenir pas si terrible qu’il n’en a l’air.
Il finira même par vous dire, ce miroir qui réfléchit les rayons lumineux, que ce teint d’ivoire vous va à ravir, que votre peau exprime votre caractère et que ces quelques rides vous donnent encore plus de charme, sans parler de ces yeux coquins, profonds qui se marient si bien avec les mèches brunes, rousses ou blondes qui vous caressent le front. Il vous dira aussi qu’une belle journée ou qu’une torride soirée s’annonce et que vous serez la plus belle ou le plus beau pour aller danser, incontestablement, même si quelques détails clochent par ci par là. Le sage ou cruel miroir vous dira, en tous les cas, qu’il soit ami ou ennemi, que vous êtes tel que vous êtes et que votre vie est précieuse aux yeux de plus de monde que vous ne le pensez sans doute et qu’il faut vivre… coûte que coûte…
Coûte que coûte et tant qu’à faire en tant que « profiteur » !
C’était donc ce qu’il me restait à faire, en suivant bien sûr, à la lettre et dans un élan de jusqu’au-boutisme aveuglé et…stupide, les conseils des certains sus-(mal)-nommés-qui-profitent beaucoup plus tôt…
Je viens de reprendre le 1.0, qui est très bien lui aussi.
· Il y a plus de 12 ans ·Rien d'autre que christinej n'a pas dit.
apophis
c'est un texte qui se lit a prendre haleine c'est bien menee bien tournee cette reflexion que l'on peut avoir sur soi c'est dur parfois mais c'est la vie bravo en tout cas cdc
· Il y a plus de 12 ans ·christinej