We are monsters - Chapitre 1

"Mélanie, tes affaires sont prêtes?"

Je mets un dernier t-shirt dans ma valise.

"Oui papa, j'arrive."

En fermant mon sac, je regarde une dernière fois cette chambre que j'espère ne jamais revoir de ma vie.

"Non Daniel, tu ne peux pas partir avec ma fille ! Je te l'interdis ! Laisse-moi ma fille !" Hurle ma mère à mon père.

"Monique calme-toi. Le juge me donne la garde de Mélanie. Tu ne peux pas t'y opposer."

Je passe dans le salon sans lui lancer un seul regard -sans un seul au revoir- avant de rejoindre la voiture de mon père qui est dehors.

Mon père me rejoint.

"Tu aurais au moins pu lui dire au revoir. Elle tient beaucoup à toi malgré tout." Me reproche-t-il.

Je lève les yeux au ciel.

"Je la déteste et tu le sais." Lui ai-je répondu froidement.

Il soupire.

"Ce n'est pas une raison trésor..." Commence-t-il avant que je ne le coupe.

"Arrête de tout le temps la défendre. C'est une alcoolique, colérique, qui accumule les conquêtes d'une nuit. Elle ne mérite pas ton amour papa."

Il avale sa salive puis après un blanc il démarre le moteur. Je sais que j'ai été trop loin en lui disant de telles vérités. Je ne veux surtout pas le blesser. Mon père est tout ce que j'ai désormais. Il est fort et aimant. Je sais qu'avec lui, je suis en sécurité. C'est un nouveau départ pour moi. Pour nous deux.

"Merci papa." Lui ai-je soufflé.

Il me regarde.

"Ne me remercie pas. Je ne pouvais pas te laisser là-bas. C'est une nouvelle vie pour nous deux. J'espère que tu vas aimer l'appartement que j'ai choisi. Tu as ta chambre et ta salle de bain personnelle."

Un sourire immense se dessine sur mon visage.

"Sérieux?!" Ai-je hurlé de joie dans la voiture.

Il se met à sourire à son tour.

C'est tout mon père ça. Il est généreux. Dommage qu'il ait perdu vingt ans de sa vie avec une femme aussi ingrate que ma mère. Il mérite tellement mieux. C'est peut-être un peu cliché de dire ça mais mon père est pour moi l'image de l'homme parfait. Il est beau, classe, gentil, doux, attentionné, drôle et il a une bonne situation. Ma mère est vraiment stupide d'avoir tout gâché avec lui.

Le trajet de Lille jusqu'à Reims est assez long. Voilà encore une preuve de la générosité de mon père. Il aurait très bien pu me laisser prendre un train mais non. Il a préféré prendre une journée et faire un aller-retour pour venir me chercher.

"Je t'ai inscrite à un lycée qui est à dix minutes à pieds de l'appartement." M'annonce mon père.

"Papa ! Je t'avais dis que je veux prendre des cours à distance." Me suis-je offusqué.

Il me regarde avant de reprendre.

"Tu ne vas quand même pas rester toute seule toutes tes journées. C'est important que tu sociabilises, que tu te fasses des amis. Ça te fera du bien, j'en suis sûr."

Je soupire parce qu'il a raison.

***

Nous roulons finalement dans une ville charmante et très belle. Mon père se gare devant un immeuble très charmant. Nous descendons, il prend ma valise dans le coffre et je le suis. Notre appartement est au dernier étage, le sixième.

"Tada !" Chante mon père en ouvrant la porte de ma chambre.

Ma mâchoire se décroche.

"Elle est magnifique papa !" Me suis-je enthousiasmé.

Mon père me prend dans ses bras.

"Bienvenue à la maison trésor."