Worms Mode 2

Alex De Querzen

PUBLIÉ SUR http://www.alexanderdequerzen.com/poeme/worms-mode-2/

Je suis décharné et acharné, dérouté et déroutable,
Sans peine et sans haine, sans joie et sans fables,
Seul au monde, seul dans mon monde,
Irritant, irrité et irritable, je gronde.

A coups de mots, amicalement votre,
A coups de folie, animalement votre,
J’étais, je suis, reste et demeure,
Un fou en moi qui jamais ne meurt
Me rendant encore plus fort,
A raison ou à tort…

Je suis heureux et malheureux, au carrefour,
Clown triste et faucheuse joyeuse, à qui le tour ?
Dans ce grand ring de fight qu’est la vie,
En moi renaissent plusieurs et multiples envies

Envie de peindre et de dessiner,
Envie de feindre et de décimer,
Monte dans le manège, viens faire un tour sur le bolide,
Je me suis assez entraîné pour avoir les reins solides.
Parlons de la vie et de la mort, de l’animal et du végétal,
Parlons de choses et d’autres, d’humain et de Neandertal.

Ou veux-je en venir ? Nulle part. De part et d’autres,
Dans les questions et leurs tourmentes je me vautre.
Aimant leur confort inconfortable, me réconfortant du temps
Passé et à passer, à penser et ressasser les mêmes pans.

Histoires avec un petit h et un grand s, l’envie.
Histoire avec un grand H et sans s, la vie.
Je suis un homme et en tant que tel,
J’hésite et flirte tout comme Guillaume Tell
Et Blanche Neige avec la pomme empoisonnée,
Un poison nommée la rage et avec elle sa renommée.

J’ai 25 ans, un quart de siècle,
J’ai 250 ans, entre dans mon cercle,
Saint siège et j’assiège, comme un minot,
Avec comme armes les maux des mots,

Ecrivant au fur et à mesure,
Décrivant la scène sur couture,
Sans a priori ni préavis,
Je suis un unique avis,
Moi moi et moi, toi je te respecte,
Toi toi et toi, moi je m’inspecte…

Je ne suis pas ce que je suis, j’erre.
Je suis ce que j’ai envie d’être, je serre.
Les serres d’un oiseau étripé par un chat.
Le cerveau d’un homme usé par les achats.

Au troisième millénaire, l’homme est écorché vif,
Nourri de multiples influences et plein de vices fictifs,
Mourant sous le béton et sous les lois,
Oubliant tout, même sa propre foi,
Il ne sait plus où, quand et qui il est,
Il n’en sait pas plus que quand il est né.

Je suis seul et unique, au niveau physique.
Je suis plusieurs et multiple au niveau psychique.
Seul contre tous, seul contre tout,
J’accuse maintenant le coup.

Je ne suis pas un surhomme,
Je ne suis qu’un bonhomme,
Sur le chemin de la vie au long cours,
Je marche, erre, déambule, parfois parcours,
Sans but mais avec des objectifs,
Tantôt réaliste tantôt subjectif.

Je continue, aligne et mets cote à cote,
Ce qu’exhalent mes poumons, de mes côtes,
De mon cerveau et de mon cœur,
Je suis le prisonnier des profondeurs.

Je monte et remonte,
Descend mais les pontes
De là-haut l’ont déclaré,
Je serais prêt et paré
En phase de construction,
Je n’ai plus d’obstructions.

Continuant, encore et toujours,
J’avoue que ma pensée de tous les jours
Est guidée et dirigée par une vision,
Elle-même conduite par des prévisions.

Arrêtant le café et autres drogues,
Je conduis ma pirogue
Sur le fleuve, évitant les écueils,
Ecrivant au fur et à mesure mon recueil,
Continuant jour après jour de m’exposer,
Ne permettant pas à mon cerveau d’exploser.

Les lettres, les mots, les phrases,
Sans construction apparente, en phase,
Avec mon cerveau et mon imagination,
Le reste, qu’une histoire de pagination.

La musique me rend plus fort,
Les mots sont des armes de morts,
Je suis un combattant et un guerrier,
Mon blindage est de plain pied.

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