31-Carnets d'un marcheur (1/10)

Alain Balussou

Je marche tant, sur les sentiers,

sur les chemins, des jours entiers

et tant, qu'autrefois et ailleurs

je fus sans doute colporteur.

Porteur de jour, de nuit sans nombre

au chaud de l'été, alors, l'ombre

de mon ballot sur la callune

me faisait bossu de la lune.

J'allais d'extrèmes en confins

vendre des boutons, mais enfin

donner la nouvelle du mois,

le prix du blé, la mort du roi,

vendre à leurs mères des aiguilles,

accepter, servie par les filles

pour que la soif d'août se résorbe,

de l'eau coupée de vin de sorbes.

Celui qui vint reste étranger,

vendre, rarement échanger...

               (dans "NOUVELLES DE MARS" -juillet 2006)

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