5 mn de gloire avec Shaka Ponk au Zénith.

Dandy Cool

« - Allô ? Oui je suis dispo ce soir pourquoi ? ...Ah ben oui volontiers !»

Et voilà, ni une ni deux, on m'invite au concert de Shaka Ponk ce soir au Zenith. Moi qui hésite toujours à répondre aux numéros de téléphone cachés, cette fois-ci j'ai eu le nez creux ! Alors certes, ce n'est pas le genre de musique que j'écoute pour me détendre en voiture, mais connaissant les lascars de Shaka Ponk, je me dis que ça doit vraiment déchirer en concert !


Allez hop ! Je saute dans ma caisse et direction Porte de la Villette pour un vol plané sans parachute vers l'inconnu ...ou presque. Dans les embouteillages du périph', j'en profite pour me mettre dans l'ambiance et réviser mes classiques le volume à fond. Je gesticule, je m'agite, je tambourine le volant... Bonjour Madame, bonjour Monsieur, je salue mes congénères automobilistes que je défrise au passage, sans doute assoupis par Radio Classique. 


Séquence émotion : le Zénith ! Je n'y avais pas remis les pieds depuis l'âge de 14 ans ! Et encore la dernière fois j'étais sur scène ...mais ça c'est une autre histoire. Je trouve ma place dans les gradins pile en ligne de mire de la scène. Ils ne se sont pas foutus de moi ! Vite, vite, que ça commence ! Je sens la ferveur des spectateurs dans la fosse, prêts à en découdre avec les décibels. Je découvre la sophistication du décor. Ca promet d'être «chanmé» ! 


Premiers sons de guitares, le public s'électrise et commence à faire des bonds. Pour ma part, je ne résiste pas bien longtemps assis sur mon fauteuil en plastique. Les rythmes contagieux envahissent mon corps et fidèle à moi-même, de nouveau je gesticule, je m'agite, je tambourine, bref je donne mon corps sans retenue à la musique. C'est alors que j'ai la vague impression que les trois demoiselles derrière moi filment autre chose que ce qu'il se passe sur scène. Seraient-elles en train de faire un gros plan de mon postérieur ? C'est que me laisse à penser ma silhouette qui se reflète sur le public devant moi, éclairée par la lumière de leurs smartphones. Bon... dans le doute, je me laisse porter par le son et je fais abstraction de cette séance de Booty Shake filmée.


Je suis littéralement admiratif du travail de mise en scène et des décors. Tout est millimétré et de nombreux personnages loufoques apparaissent sur les écrans comme par exemple ce singe qui n'est pas sans me rappeler celui de t-shirts L.C. Waïkiki. Vous voyez ? Bon ok, c'est une référence qui date...


C'est au moment où je suis au paroxysme de mes chorégraphies mentales qu'une main mystérieuse vient me coller un drôle de papier sur la poitrine. De quoi s'agit-il ? J'aperçois alors «Aftershow» inscrit sur ce carré de papier autocollant. Yeah ! Voilà qui me donne encore plus envie de me lâcher !


Fin du concert, je me dirige vers la scène. Au bout de quelques minutes, on me laisse passer dans le Saint-Graal des coulisses. Je guète mes idoles d'un soir pour aller leur partager mes impressions mais quelle ne fût pas ma surprise quand au moins cinq personnes sont venues me voir individuellement !


« - Alors toi, je voulais vraiment te voir à l'aftershow. Tu nous as donné une telle énergie. Dans les gradins on avait envie de danser. C'est fou comment tu bouges !»

« - Ah bah merci, c'est la qualité de la musique qui m'a donné envie de me lâcher». Répondis-je encore tout étourdi. 

« - Oui, on t'a filmé d'ailleurs !» 


Je n'avais donc pas rêvé... J'espère juste que ça ne se retrouvera pas sur YouTube... J'apprends quelques minutes plus tard que cette demoiselle travaille pour la maison de disques. Trois ou quatres minutes plus tard, une autre demoiselle vient me voir :


« - Toi, je te veux sur tous les concerts !»

« - Mais arrêtez ! On dirait que c'était moi sur scène !»

« - Mais on ne voyait que toi !»

« - Bon et bien... mettez-moi sur scène ! Je kifferai contribuer au spectacle !»


Quelques éphémères minutes de gloire. A part ça, j'arrive tout de même à approcher la chanteuse des Shaka Ponk et trinquer vite fait avec elle. Finalement, j'ai tellement le sourire aux lèvres que j'arrive même plus à balbutier quoi que ce soit. 


Je m'en retire avec ces images confuses et des acouphènes dans la tête. Le lendemain, j'ai alors la surprise de découvrir que cette seconde demoiselle est en fait la responsable de la tournée. Elle m'avait demandé en contact sur LinkedIn. A suivre donc... ;o)

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