A genoux
miro
A genoux. Elle s'est mise à deux genoux,
au bout du monde, au bout de tout ;
un fichu sur ses cheveux noir,
à bout de forces, à bout d'espoir.
Partir. Il avait bien fallu partir,
fuir les bourreaux et les martyrs,
ne plus se courber sous le joug
et ne plus vivre A genoux!
A genoux. Elle tient entre ses mains crispées
un carton où des mots tremblés
disent la faim et "s'il vous plaît"
disent si mal et " par pitié"
Partir. Il avait bien fallu partir,
quitter amours et souvenirs ;
ne plus se laisser mettre en joug
et ne plus tomber A genoux!
A genoux. Les gens en l'approchant s'écartent,
Cherchent un ticket, sortent une carte ;
il va pleuvoir, il se fait tard:
sept heures du soir, gare saint Lazare
Partir. Il avait bien fallu partir,
entre deux peurs devoir choisir ;
ne plus se rompre sous les coups
et ne pas mourir A genoux
D'ici aussi, elle voudrait partir...
vers un ailleurs, un avenir.
Ne plus se traîner à genoux
mais pouvoir vivre enfin ... Debout!
Emouvant
· Il y a plus de 14 ans ·ko0
"On a beau vouloir les aider... on ne peut pas on n'en peut plus" Barbara. Merci pour ce beau poème.
· Il y a plus de 14 ans ·Edwige Devillebichot
superbe
· Il y a plus de 14 ans ·gandalf989