A l'heure où reflue la marée

Susanne Derève



Il me reste à brûler  quelques roses flétries

et les hampes rouillées des acanthes

à tailler de grandes coupes dans les blés

 

pour rejoindre les prairies rases de Juillet

la lande rouge  les bruyères

 jusqu'à  l'estran  à l'heure où reflue la marée

            

Il me reste à sonder  le ciel sans espérer 

y distinguer rien d'autre qu'un fin brouillard  d'été

- il tient  lieu ici de beau temps -      

 

Que le soleil darde enfin  un rayon blanc

alors le voile se déchire

et la renverse du courant dessine des moires

tremblantes où dérivent les bois flottés                             

 

Il me reste la nuit tombée à suivre  l'oblique

 faisceau  des phares dans le reflet laiteux

 des vagues pour franchir  la  dune où zigzague  

blafard un  dernier rai de lune

et sonner le départ



Illustration : Henri Moret (voile blanche dans la crique)

 

  • Quel beau poème ! Quelle poétesse ! A déguster encore et encore...

    · Il y a plus de 5 ans ·
    Louve blanche

    Louve

  • couleur, beaucoup de couleurs, encore de la couleur... ce poème est une palette où le rouge doit être celui du tableau de Moret, le rouge des bruyères bretonnes. Et si j'avais tout faux !

    · Il y a plus de 5 ans ·
    Photo 1 orig

    Alain Balussou

    • mais non pas du tout , le rouge des bruyères et des braises, couleur symbolique ...

      · Il y a plus de 5 ans ·
      Photo

      Susanne Derève

  • Que de de magnifiques images et les regrets en toiles de fond, c'est beau Suzanne

    · Il y a plus de 5 ans ·
    W

    marielesmots

    • merci de ta lecture attentive , bon Dimanche à toi Marie

      · Il y a plus de 5 ans ·
      Photo

      Susanne Derève

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