A mon Amour voilé, voilà !

Hervé Lénervé

Pas de folles déconnades déjantées, today. Où est-il parti, le petit plaisantin qui nous faisait rire de ses facéties en confettis ?

Quand vous commencez à traverser par les cimetières, en vous disant « je passe par là, c'est moins triste ! » C'est un symptôme à ne pas négliger. Quand votre toiture n'est plus étanche, que votre tête prend l'eau et qu'il vous pleut à l'intérieur, c'est trop tard !

Il est des jours sans ! Ce qui ne revient pas à considérer les autres, comme systématiquement des jours avec. Pourtant, cette fois, je ne le sentais pas du tout le machin, à se pointer avec sa gueule enfarinée, mielleuse et obséquieuse des faux culs de petits malins des petits matins. Tout était gris, sale, glauque, blafard à filer le cafard à un bourdon. Pourtant, le soleil était déjà debout, tout guilleret, tout fringuant, tout sémillant, il faisait son cirque. Un rai de lumière dansant, par ici, une ombre fraichement découpée, par ailleurs. Il me faisait des clins d'œil à en attraper des tics pour quatre milliards d'années et des poussières de lumières. Mais rien n'y faisait, ma décoration pendait, son papier peint se décollait des murs de mon intime, fleurs et papillons de l'imprimé s'étaient fanées et envolés vers d'autres têtes moins chafouines. Le beau m'avait déserté à jamais, la veille d'où tu m'avais quitté.

J'ouvrais cependant l'occultant de ma baie vitrée, un écureuil dans le jardin vibrait de toute son énergie électrique, vif en 380 volts, saccadé en 320 images/seconde, léger comme un courant d'air synthétique. Que m'importait l'élan de son abattage. Que m'importait les comédies d'un jour qui jouait faux ses promesses, je n'avais pas la force à l'applaudir ni même d'en sourire, du jour d'où tu m'avais quitté.

Comment après avoir été deux, il se peut que l'on ne soit plus qu'un et le plus mauvais, celui qui reste, qui reste du mauvais côté. Deux, je me vivais ! Un, je ne gardais de moi que le peu pour t'apprécier, pour t'aimer, pour te câliner fort contre mon cœur tendre. Pour pouvoir te voir sautiller de cette grâce innocente que possèdent encore la jeunesse de son enfance. Pour pouvoir sentir tes doigts qui complices cherchaient à presser les miens, à l'abri des regards indiscrets, pour signifier ce qu'on était, Deux, unis en Un, contre Tous, contre les Autres ! Mais un amour interdit ne l'entend pas ainsi. Un amour clandestin n'entend pas les risques, il n'entend que l'amour. Il connait les marchés de dupes, il se cache tant qu'il le peut à autrui, mais si mal. Il ruse de faux semblants, mais se trahit d'un seul sourire, d'un seul regard, d'une seule œillade. Il connait les risques, que lui importe, il fait ce qu'il peut, mais peu, il peut ! Il ne peut en faire davantage et ce qu'il dissimule, il le cache bien mal. La clandestinité renforce l'amour par son secret. Pourtant, tu m'avais quittée de la veille.

Je t'aime tant que je veuille être toi, aujourd'hui que je ne suis plus que moi. Pauvre hère sans ambition de vie. Mes amis avec qui je parlais en pensant à toi, mes amis que je côtoyais encore avec le désir insensé de leur parler de toi, mes amis, je ne les fréquente plus. Je n'en ai plus la force, quant à l'envie, elle est partie, de la minute d'où tu es partie.

J'aimerais trouver la force d'en finir, mais même celle-ci me fait défaut. Dire, qu'il va falloir me vivre ainsi… sans vie, puisque tu es partie de la veille en emportant, les deux.

Bien sûr je mens d'une certaine façon du moins, car la veille date d'un an, à présent. Je me rappelle quand la veille faisait réellement son âge, je n'aurais pu écrire cela ou autre chose d'ailleurs, je ne savais que pleurer. Eh, oui, les hommes sont mal équipés pour pleurer, mais il pleure quand même, du moins, moi je pleurais trop. Un an de passé et tu ne m'as pas encore passé, je vais mieux, certes, je recommence à pouvoir apprécier des moments sans toi. Je recommence à programmer ma vie dans ton absence, mais je crois que ce vide me rappellera toujours la perte de toi, la perte de moi, la perte de Nous du jour d'où on s'aimait.

Ô, mon Amour ! Personne ne t'a volé à moi, tu t'es juste envolée vers d'autres, vers le Monde extérieur des Autres.

  • C'est beau quand même
    Confidences...

    · Il y a plus de 6 ans ·
    1338191980

    unrienlabime

    • Confidences pour confidences, J’espère qu’il existe plus beau et que je tomberais dessus, sans me casser les dents. :o))

      · Il y a plus de 6 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

    • Le beau existe toujours comme le moins beau er le pas beau du tout.
      Tout dépend de notre regard.

      · Il y a plus de 6 ans ·
      1338191980

      unrienlabime

  • Bonne convalescence !

    · Il y a plus de 6 ans ·
    30ansagathe orig

    yl5

    • Merci ! Je prends bien mes cachets tous les jours. :o))

      · Il y a plus de 6 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

  • Mince, j'tai filé le bourdon Hervé ?
    Non, mais allo, c'est un superbe texte que tu nous as pondu là ! Ah pardon, un coq ne pond pas !

    · Il y a plus de 6 ans ·
    Louve blanche

    Louve

    • Si je suis coq, je suis un coq au pot ! Faute de pot ou de poule, on mange du coq.

      · Il y a plus de 6 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

    • Faute de grive...

      · Il y a plus de 6 ans ·
      Louve blanche

      Louve

  • oserai-je dire pathétique ? La conviction est une valeur qui se perd

    · Il y a plus de 6 ans ·
    Autoportrait(small carr%c3%a9)

    Gabriel Meunier

    • L’amour passionnel a toujours quelque chose de pathétique ! Pathétique, pathétique, j’ai une gueule de pas d’éthique !

      · Il y a plus de 6 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

    • quoique... (Devos)

      · Il y a plus de 6 ans ·
      Autoportrait(small carr%c3%a9)

      Gabriel Meunier

    • Elle ne reviendra pas. Quoique… quoique rien… elle ne reviendra plus ! Ce qui est passé, ne peux plus se revivre. Une fois, ça va et ça suffit bien comme ça ! Ventre Saint Gris !

      · Il y a plus de 6 ans ·
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      Hervé Lénervé

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