A Saint Etienne.

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J'étais très jeune la première fois que j'ai mis les pieds à Saint Etienne. Je venais de naitre, à vrai dire.

A Saint Etienne, j'ai vécu pas mal d'aventures.

A Saint Etienne, j'ai d'abord arpenté les rues commerçantes, dépenser le fric d'adolescente que ma grand-mère me donnait en échange d'un câlin, d'une visite, d'un sourire.

A Saint Etienne, j'ai trainé à Bizillon, j'ai passé des journées à écouter le bruit d'un skate se fracasser sur le bitume, à admirer les bad boys.

A Saint Etienne, j'ai embrassé un skater pour la première fois, et dans cette même ville, j'ai pleuré pour ce même garçon.

A Saint Etienne j'ai passé des soirées dans des endroits glauques, dans des bars miteux, j'ai vu pas mal de concerts de rock'n'roll. J'ai menti à mes parents pour me réfugier dans les soirées stéphanoises.

A Saint Etienne, j'ai été ivre plus d'une fois, je me suis droguée, j'ai foutu le bordel à Jean Jaures, j'ai manifesté contre je ne sais plus quoi.

A Saint Etienne, j'ai passé des nuits blanches à faire l'amour, d'autres à danser, j'ai croisé des gens que je déteste rue des Martyrs, j'ai passé des soirées ennuyantes aussi, je me suis faite larguer, j'ai trompé, j'ai pleuré, j'ai exploré, j'ai explosé, j'ai vécu.

A Saint Etienne, on croise des hippies, des amoureux, des gens qui brulent d'envie de vivre, des étudiants perdus, des pères célibataires, des étrangers, des vieillards fous, des alcooliques. Saint Etienne est vieille et pas très jolie mais elle est vivante, elle frémit de cette envie de montrer au monde qu'elle existe, c'est de la chaleur, du mélange, des couleurs.

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