Absence

lamandine

À ceux que l’on a aimé et qui nous manquent, parfois si cruellement...
Allongée, assise, debout.
Comme suspendue dans le vide, j'attends.
J'attends ton retour, j'attends ta venue.
 
Il n'y a ni parfum ni saveur dans cette vaste maison, rien que le goût amer d'une attente infinie.
Celle qui ne peut prendre fin.
Celle qui retient l'aiguille, ralentissant la course dans une douloureuse suspension.
 
De ton image je rêve.
Cherchant dans mes souvenirs le leurre de la libération,
Et fermant les yeux je m'y laisse un moment sombrer,
Cessant d'exister pour un temps. Toujours trop court.
 
À quoi pourrais-je donc penser si ce n'est à toi que j'attends pour me sauver.
À ton nom sans lettre, à ton visage sans traits.
Aussi vide que ta présence, mon cri reste muet.
Mais je ne pleure pas, j'attends.
 
À ton ombre je demeure accroché, par le fils du désespoir,
pour ne pas sombrer ;
Puisque dans ce vide sans lumière, je ne pourrais te voir arriver.
Sais-tu combien de temps je t'ai attendu ? Dans le bourdonnement douloureux du silence.
Dans le secret de ma solitude.
 
Mais les vagues emportent toujours ton nom d'écumes ;
Et les traits que je te dessine percent toutes les toiles,
Car rien de ce monde ne saurait supporter de quoi tu es fait.
Ce n'est que pour mon âme meurtrie que ton souvenir est une délivrance. Douce et amère.
 
Alors comment pourrais-je entendre la dure vérité de ton secret.
Le miel du mensonge est si doux et son odeur si suave, ambrée.
Affamée, je m'en suis nourri à éclater pour apaiser la douleur de la solitude.
Et quelle pointe mortelle traverse ma poitrine quand tu chuchotes à mon oreille, que tu n'existes plus.


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